Séminaire sur le contrôle des changes à Oran: L’économie otage de la politique

Séminaire sur le contrôle des changes à Oran: L’économie otage de la politique

Tant que le politique primera sur l’économique, l’Algérie n’arrivera pas à construire une économie saine et solide. C’est ce que M. Mokrani, cadre supérieur de la Banque d’Algérie, a déclaré, hier à Oran, lors d’une journée de sensibilisation sur les mouvements des capitaux, organisée à la Chambre de commerce et de l’industrie de l’Oranie (CCIO).

Dans une brève intervention, M. Mokrani a estimé que la législation algérienne en la matière avait besoin d’être révisée afin de mettre l’acte économique au centre des préoccupations. L’orateur rappellera que de nombreuses décisions économiques avaient été prises à travers le prisme politique : l’opération Ansej, qui a mis des milliards de dinars entre les mains de jeunes inexpérimentés, la signature du contrat avec Renault pour installer une usine de construction automobile sont quelques-uns des choix qui ont été opérés pour des considérations politiques et non pas avec de franches ambitions économiques.

Le cadre s’en prendra également aux opérateurs économiques “qui ne méritent pas ce qualificatif parce que ne déboursant rien de leurs poches” et travaillant avec l’argent du Trésor public. “Ils ont trouvé un moyen légal de voler l’État”, a-t-il asséné en détaillant les procédures douanières qui autorisent le paiement différé, système légal offrant aux opérateurs économiques la possibilité de disposer de leurs marchandises, de les écouler sur le marché et de s’acquitter auprès du Trésor public dans les 90 jours. “En deux mots, ces opérateurs utilisent l’argent de l’État dans leurs transactions”, a-t-il résumé en appelant à une révision de la législation.

En matière de changes, M. Mokrani a indiqué, sans plus de détails, que la Banque d’Algérie est en train de mener une révision des textes régissant les banques intermédiaires, soit les banques commerciales où les opérateurs économiques sont domiciliés en matière d’import/export.

D’autres responsables (douanes, Fédération algérienne des consommateurs) sont également intervenus dans ce séminaire organisé par la Direction régionale du commerce.

Le représentant des douanes s’est attardé sur les dispositifs de lutte contre le mouvement des capitaux de et vers l’étranger en soulignant les contraintes de l’entreprise dans un contexte économique difficile.