Secteur de l’hydraulique à BOUIRA : Plus de 13 millions de dinars investis et des insuffisances

Secteur de l’hydraulique à BOUIRA : Plus de 13 millions de dinars investis et des insuffisances

Dans les faits, la région peine toujours à étancher sa soif.

La wilaya de Bouira est entourée de trois barrages : Koudiet Acerdoune à l’ouest, Tilesdit à l’est et Oued Lakehel au sud-ouest du chef-lieu. Ces retenues, en plus de diverses nappes phréatiques et autres sources, devraient garantir aux populations une alimentation continue en eau potable. Ceci en théorie.

Car dans les faits, Bouira peine toujours à étancher sa soif. Parmi les communes qui ont toujours soif, on citera Zbarbar, Souk El-Khemis, El-Mokrani et Guerrouma. Cette dernière, qui se trouve 5 km à vol d’oiseau du barrage de Koudiet Acerdoune, n’est toujours pas raccordée au réseau d’AEP à partir de ce barrage, et ce, malgré les promesses faites par les responsables du secteur. Pour rappel, au mois de décembre 2016, l’ex-wali de Bouira, Mouloud Chérifi, avait promis que cette commune allait y être raccordée au plus tard en juin 2017. Neuf mois plus tard, il n’en est toujours rien. Dans la commune de Taghzout (15 km à l’est de Bouira), la situation est carrément dramatique. Certains villages de cette municipalité montagneuse ont de l’eau une fois tous les… 20 jours ! Cette triste réalité a été révélée par des élus lors de la dernière session de l’APW de Bouira. Ces villages sont : Insmane, Tala Boughlal, Kef Ouaarkouv et Ighil Oumenchar. Les élus ont noté le fait que la commune de Taghzout, contrairement à d’autres communes de la wilaya, a bénéficié récemment d’un plan de mise à niveau des canalisations d’AEP, mais dans ces tuyaux, l’eau ne coule que rarement. Plus à l’est de Bouira, notamment dans les localités des communes d’Ahnif, El-Adjiba, Ath Mensour et Saharidj, les villageois continuent à s’approvisionner en eau à partir des forages, puits et autres citernes. D’autres communes, à l’instar de Lakhdaria, Bouderbala, Aomar et Kadiria, ont vu leur souffrance prendre fin au mois de janvier dernier, avec la mise en service d’une station de pompage d’eau potable, réalisée sur les hauteurs de Lakhdaria.

Face à cette réalité du terrain, les pouvoirs publics affichent un optimisme qui laisse plus d’un dubitatif. Ainsi, selon les responsables du secteur, l’avenir en la matière est “prometteur”, tout en soulignant le fait qu’après 13 ans d’efforts et 13 886 millions de DA investis depuis 2005, la wilaya de Bouira a “remporté la bataille de l’eau”. En effet, à en croire le dernier rapport des services de la direction des ressources en eau (DRE) de Bouira, d’importants projets sont en cours, à l’est comme à l’ouest de la wilaya, dans le but d’éradiquer, une fois pour toutes, la pénurie ou le rationnement de l’eau potable. Ainsi, ce sont quatre stations de pompage qui sont opérationnelles dans la wilaya. La principale station (SP4), qui se trouve du côté de la commune de Djebahia, alimente une grande partie de la région ouest et sud de Bouira. D’après ledit document, cette station, d’une capacité de 3353 litres/seconde, alimente les communes de Aïn Bessam, El-Hachimia, Raouraoua et Dirah. D’autres SP (SP6, SP9 et SP10) à Aïn Turk, Raouraoua et Sour El-Ghozlane tournent à plein régime pour alimenter les foyers des sept communes que sont Khabouzia, Raouraoua, Bir Ghebalou (ouest), Hakimia, Dechmia, Ridane, Maâmoura et Dirah (sud), le tout pour un coût de 240 millions de dinars. “Certes, par le passé, nous avions enregistré certaines carences au niveau de ces localités. Toutefois, nous tenons à rassurer les citoyens : un vaste programme a été lancé et achevé afin de raccorder ces communes au réseau d’AEP”, indiquent les services de la DRE de Bouira. D’après lesdits services, d’autres communes du sud de Bouira, telles que Bir Ghebalou, Hakimia, Dechmia, Ridane, Maâmoura et Dirah viennent également être alimentées. Il y aura aussi la réalisation de plusieurs réservoirs d’eau, comme celui de Sour El-Ghozlane, d’une capacité de 12 000 m3. Dans la commune de Haïzer, 6 km de conduites pour le réseau de transport, un réservoir d’une capacité de 1 000 m3 et une station de reprise sont en cours de réalisation pour une mise en service avant la fin de l’année en cours.

RAMDANE BOURAHLA