Saïd Bouhadja élu président: Le quinquennat le plus périlleux

Saïd Bouhadja élu président: Le quinquennat le plus périlleux

L’opposition jouira des droits qui ont été consacrés dans les dispositions de la Constitution révisée en 2016.

L’Assemblée populaire nationale (APN) vient d’être installée dans une perspective de poursuivre la mise en application des dispositions émanant de la révision constitutionnelle de 2016. Elle a tenu sa première séance plénière hier, au titre de la 8ème législature.

L’installation de l’APN s’est déroulée sans surprise, bien au contraire, tout le monde savait que l’alliance qui a été faite entre le Front de Libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), allait faciliter la tâche pour hisser le doyen et candidat du FLN Saïd Bouhadja au perchoir de cette auguste institution législative.

Dans ce sens, le nouveau président de l’APN a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir le principe de la diversité des tendances et des courants politiques comme matrice de tout dialogue politique responsable et comme un espace de choix de l’approfondissement du processus démocratique.

En marge du speech que faisait le doyen des députés et président de l’APN version 8ème législature, les supputations se répandaient telle une traînée de poudre quant au rôle que la chambre basse aurait à assumer, surtout que cette assemblée est le prolongement de la révision constitutionnelle de 2016. La seule question qui faisait l’unanimité de la part des députés fraîchement élus, ce sont les prérogatives que la nouvelle Constitution vient d’asseoir au profit de l’opposition qui siègera à l’assemblée. Cette opposition jouira des droits qui ont été consacrés dans les dispositions de la Constitution révisée en 2016. Elle jouira, aussi, des droits de participation dans le contrôle de l’action gouvernementale, de représentation appropriée dans les organes des deux chambres du Parlement (APN et Conseil de la nation), de saisine du Conseil constitutionnel au sujet des lois votées par le Parlement, ainsi que de la participation à la diplomatie parlementaire.

Ce volet a été bien élucidé par les députés de l’Assemblée populaire nationale de toutes les formations politiques qui siègent à l’hémicycle, que ce soit ceux de la majorité qui va gouverner ou ceux de l’opposition. D’ailleurs, dans ce sens, l’ex-ministre de la Culture et députée nouvellement élue, Nadia Chérabi, exprime un point de vue qui s’inscrit dans cette optique qui consacre les acquis que le député vient d’engranger à travers la dernière révision constitutionnelle. Elle dira en marge de la cérémonie de l’installation de l’Assemblée populaire nationale que «de mon côté, je préfère me consacrer à l’action parlementaire qui est maintenant renforcée par la force de la Loi fondamentale qui a consacré des droits à l’opposition comme à tous les députés pour exercer leur fonction avec plus de prérogatives». Pour rappel, conformément à l’article 130 de la Constitution qui stipule que «la législature débute de plein droit le quinzième (15ème) jour suivant la date de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale, assisté des deux députés les plus jeunes». L’APN procédera à l’élection de son président pour la durée de la législature, après l’élection de son bureau et la constitution de ses commissions.

L’ambiance était pour le côté inaugural de l’auguste institution qui est dans son rôle d’assurer le quinquennat qui doit «assumer une législation qui se fera dans un contexte économique et social très difficile, d’où la nécessité de permettre au député d’assumer pleinement sa tâche qui consiste à consacrer le sens du débat et de questionnement quant aux questions qui revêtent un caractère d’importance capitale pour les intérêts du pays et du citoyen», a souligné le député et l’ex-ministre et candidat de l’alliance du Front du changement et au Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra. Cette 8ème législature composera avec tous les éléments politiques en mesure d’apporter des solutions à la crise économique et financière que traverse le pays. C’est le défi que les députés issus des législatives du 4 mai vont relever dans une perspective qui va rompre avec la piètre prestation qu’avait connue la précédente Assemblée populaire nationale.