Réunion de la tripartite: L’intersyndicale n’est pas invitée

Réunion de la tripartite: L’intersyndicale n’est pas invitée

La non-invitation des syndicats autonomes à la prochaine tripartite alimente le sentiment d’exclusion.

Au moment où tout le monde croyait en la volonté du gouvernement d’aller vers l’apaisement de ses relations avec les syndicats autonomes, en particulier dans cette période de crise économique, en les invitant à prendre part à la prochaine tripartite qui se tiendra le 6 mars prochain à Annaba, ce dernier a décidé de fermer le jeu en se contentant d’un seul partenaire social l’Ugta, comme seul représentant légitime des travailleurs.

Un geste qui a alimenté le sentiment d’exclusion chez l’intersyndicale. Cette dernière affirme ne pas avoir reçu l’invitation du gouvernement, à cette occasion, et ce, en dépit des promesses faites par le ministre du Travail, de l’Emploi et la Sécurité sociale aux syndicats autonomes lors de la précédente rencontre d’information sur la nouvelle loi sur la réforme de la retraite. «Les syndicats autonomes seront impliqués dans les concertations et les débats sur tous les dossiers concernant le monde du travail en Algérie», avait déclaré Mohamed El Ghazi.

Quelques semaines après le début de la tripartite dont la date est fixée au 6 mars prochain, aucune invitation n’a été adressée aux membres de l’intersyndicale qui se voient, aujourd’hui, une force non négligeable sur le terrain.

Dans une nouvelle action de démonstration de force, l’intersyndicale a organisé, hier, une marche à Tizi Ouzou, avec des milliers de participants qui ont sillonné le centre-ville pour lancer un message au gouvernement. «Le mouvement de l’intersyndicale n’est pas encore essoufflé», il menace de durcir le ton en mettant à exécution son plan d’action dans les prochains jours. Pour l’intersyndicale la marginalisation et l’exclusion d’une partie des travailleurs dans les débats sur les questions qui les concernent enfantent l’explosion.

Un message clair adressé au gouvernement qui continue dans sa politique de la sourde oreille, en refusant de donner suite à la plate-forme de revendications des travailleurs avant de passer à l’exécution de leur programme d’action.

Pour l’intersyndicale, aucun de ses membres n’a reçu l’invitation du gouvernement pour prendre part à cette rencontre. «Nous sommes habitués à ce genre de promesse, à chaque rendez-vous électoral, le gouvernement tente l’apaisement, après, aucune de ses promesses ne sera tenue. C’est la tradition!» constate l’intersyndicale.

Pour eux, la stabilité sociale reste tributaire de l’aptitude du gouvernement à s’assoir autour d’une table de négociations pour débattre et tenter de trouver des solutions aux différents dossiers en suspens depuis plusieurs années, dont le dossier de la retraite, point de désaccord entre les deux parties.

Enfin, la décision du gouvernement de maintenir les syndicats autonomes à l’écart, prolonge cette crise de confiance qui s’est installée entre les deux parties et favorise un comportement revendicatif des plus violents qui est celui du recours à la grève pour faire valoir leur plate-forme de revendications. A présent, toutes les promesses faites par le gouvernement à l’intersyndicale n’ont pas été tenues. Le malaise est de plus en plus perceptible chez l’intersyndicale qui envisage de mener d’autres actions de protestation dans les semaines à venir pour mettre la pression sur le gouvernement, notamment dans cette période des élections.