Renseignement, lutte militaire et réconciliation nationale: Comment l’Algérie a vaincu Daesh

Renseignement, lutte militaire et réconciliation nationale: Comment l’Algérie a vaincu Daesh

P160810-12.jpgSur les 360.000 terroristes que comptent les rangs de Daesh, et provenant de 19 nationalités différentes, seuls 300 sont des Algériens.

Experts, spécialistes et observateurs misaient sur une expansion de Daesh en Algérie après l’attentat contre un alpiniste français revendiqué par Daesh en 2014. Cette multinationale du crime créée pour servir de moyen de domination, n’a pourtant pas réussi malgré toute l’assistance et l’aide qu’elle reçoit, par des pays bien identifiés dont l’intérêt commun est de briser l’économie du pays, déstabiliser la société et faire basculer l’Algérie vers le «côté obscur».

Néanmoins, toutes les tentatives sont restées vaines et s’avèrent un coup d’épée dans l’eau. Des sources très au fait du contexte sécuritaire confient que sur 360.000 terroristes de différentes nationalités ayant rejoint cette organisation criminelle en Syrie, on ne compte que 300 Algériens, connus déjà pour leur passé actif dans les rangs du Gspc et Al Qaïda au Maghreb islamique. Sur le plan politique, la Réconciliation nationale, prônée par le président de la République a été précédée par la Concorde civile et la loi de la Rahma promulguée du temps de l’ex-chef de l’Etat Liamine Zerouel. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale s’est progressivement intégrée dans l’esprit de la société. Elle a été appliquée par «doses homéopathiques», de sorte que les Algériens votent alors, avec une grande conviction la Réconciliation nationale, puisque celle-ci était considérée comme un facteur rassembleur de la société.

De fait, le second facteur est relatif à «cette conscience de la société», «un réveil» qui a mis fin à plusieurs années de violence. Ce réveil a constitué un facteur de «maturité des jeunes Algériens» par rapport aux Marocains et Tunisiens, dont nombreux se sont engagés dans les rangs de Daesh.

A côté de cette démarche politique, il y a aussi le travail immense des forces de sécurité aussi bien sur le plan du renseignement que militaire. L’expérience de l’Armée nationale populaire, que nul n’est en mesure de contester, fait d’elle une école de stratégie et le mot n’est pas exagéré, puisque le monde entier assiste à une lutte propre où l’humanisme a toujours été un élément déterminant de la stratégie militaire. Associant les redditions de terroristes à la stratégie globale de lutte contre le terrorisme, l’ANP a atteint une nouvelle phase dans sa lutte contre ce fléau transnational que même les plus grandes puissances qui prétendent le combattre peinent à l’inscrire dans leur feuille de route, à savoir donner tout son poids à la force des mots et convaincre les égarés. Les preuves sont de plus en plus constatées sur le terrain, notamment après les nombreuses redditions enregistrées ces dernières semaines.

Le travail des institutions de la République chargées de lutter contre la violence terroriste ne se limite pas à cette étape. D’autres mesures sont prises pour le combattre au niveau des mosquées et via les réseaux sociaux. Il s’agit là d’un travail discipliné d’intelligence et d’investigation. Cependant, dans son rapport annuel de 2015, rendu public en juin dernier sur la lutte antiterroriste dans le monde, le département d’Etat américain insiste sur l’existence de Daesh, en plus du Mujao et Al Qaïda au Maghreb islamique. Mais comme la politique extérieure des USA s’appuie sur deux lignes divergentes, dans le même rapport les USA encensent «la vision algérienne globale de lutte contre le terrorisme et les efforts consentis par les Hautes Autorités, depuis plus de deux décennies, dans le traitement efficace de cette menace». Dans ce même rapport il est souligné que «l’Algérie demeure un partenaire important dans la lutte conte le terrorisme». Le département d’Etat américain soutient l’expérience de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les efforts qu’elle consacre à ce sujet, non sans avoir mis en exergue la stratégie adoptée dans ce sens, relative à «la maîtrise de l’information et du renseignement opérationnel».

Le rapport rappelle aussi «le plan de prévention et de sécurisation des frontières, dans la poursuite de sa lutte contre cinq organisations terroristes, telles qu’Aqmi, Al Mourabitoun, le Mujoa, Daesh et Ansar Acharia». A ce propos, le DEA souligne que «des cellules, pour la majeure partie, de ces groupes ont fait état de leur allégeance à Daesh, mais qu’elles comptent un nombre très réduit d’éléments».

Le rapport intervient également pour indiquer que «la stratégie algérienne, qui se fonde par ailleurs sur le rejet de toute coalition ou alliance contre Daesh, au nom du principe de non -ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, a pris activement en compte d’autres formes de lutte contre ce groupe terroriste, à travers notamment l’adoption de mesures de prévention, de sécurité et de participation, comme le montre l’intérêt que l’Algérie a accordé au processus de Washington de lutte contre l’extrémisme violent et la contribution substantielle au débat sur ce phénomène, à travers l’organisation à Alger d’une conférence internationale sur la déradicalisation.