Le ministre de la Justice verse dans l’autosatisfaction. Evoquant les réformes qu’a connues son secteur, Tayeb Louh estime que les retombées de ces dernières sont «visibles» notamment en matière de détention provisoire et d’indépendance de la justice.
En présidant les travaux de la 23e session du Groupe africain de l’Union internationale des magistrats, le ministre de la Justice a fait un discours dans lequel il a fait l’éloge des réformes qui, dit-il, ont constitué «une priorité durant les deux dernières décennies». L’arsenal juridique a été profondément revu au fil des années, dit-il, avec des «retombées visibles sur le terrain».
La détention provisoire, assure Louh, est devenue une exception alors que la tutelle n’intervient pas dans les décisions du Haut Conseil de magistrature, ajoute-t-il.
S’adressant aux organisateurs de la rencontre, le ministre de la Justice dira que le choix du thème de la déontologie était «judicieux». L’indépendance, la neutralité, le devoir de réserve, le secret de l’instruction, ajoute Louh, sont les fondements du métier de magistrat qui ne doit avoir qu’un seul référent : la loi.
La déontologie seule, cependant, ne suffit pas, dit-il, sans formation de haut niveau. La lutte contre les nouvelles formes de criminalité impose une formation continue mais aussi une coopération internationale plus intense.
La lutte contre ces nouvelles formes de crimes doit se faire, dit-il, grâce aux compétences nationales dans le cadre des conventions internationales pour lutter contre le crime électronique et protéger les personnes à travers le monde. C’est le Syndicat national des magistrats (SNM) qui a organisé hier la 23e session du Groupe africain de l’Union internationale des magistrats sous le thème «Déontologie du métier de magistrat». L’occasion pour Djamel Laïdouni, président du SNM, de faire une intervention dans laquelle il a tracé le portrait de ce que doit être le parfait magistrat.
Une perfection qui ne sera atteinte, selon lui, qu’avec le strict respect de la charte de déontologie du magistrat.
L’idée d’une telle charte, affirme-t-il, a toujours fait partie des préoccupations du syndicat qui, rappelle-t-il, est un syndicat «indépendant» qui vise à défendre le principe de l’indépendance de la justice et à veiller à ce que les magistrats exercent dans de bonnes conditions.
Pour garder cette indépendance, les magistrats doivent, dit-il, avoir une grande connaissance de la loi au moment où le secteur de la justice fait l’objet de réformes profondes avec l’ouverture de plusieurs chantiers et la promulgation de plusieurs textes.
Le président de l’UIM, présent à l’ouverture des travaux, estime que «la situation de la justice dans le monde est inquiétante» et que la déontologie était «une condition indispensable» pour le respect du justiciable.
Le président du Groupe africain de l’Union internationale des magistrats affirme, pour sa part, qu’un magistrat corrompu va mettre à mal l’ensemble de l’édifice.
N. I.