Rapport de conjoncture économique du pays: Loukal ce matin devant les députés

Rapport de conjoncture économique du pays:  Loukal ce matin devant les députés

Selon le rapport, le déficit budgétaire a plus que doublé en 2015 pour s’établir à 15, 4% du PIB.

Le gouverneur de la Banque d’Algérie se rendra ce matin à l’APN. Mohamed Loukal va présenter aux députés le rapport de conjoncture économique du pays. Une pratique à laquelle n’est pas habitué le remplaçant de Mohamed Laksaci. Loukal aura donc à s’exprimer pour la première fois devant les élus du peuple sur la situation économique du pays. Un exercice qui loin d’être facile pour lui. Face à une conjoncture économique très difficile et les répercussions de la loi de finances 2017 sur le pouvoir d’achat des citoyens, le patron de la Banque d’Algérie sera, sans doute, vivement interpellé par les députés. La situation de nos réserves et du Trésor public, la dévaluation du dinar, le gel des nombreux projets, le marché parallèle sont autant de questions qui seront soulevées lors des débats.

Dans sa note de présentation du rapport, la Banque d’Algérie a tenu d’abord à faire un point sur l’économie mondiale qui a été «caractérisée par le ralentissement du rythme de la croissance même dans les pays développés à l’image des Etats- unis, l’Europe ainsi que la Chine.» «La croissance est restée faible avec une persistance des risques de l’inflation dans la zone euro», précise le rapport avant d’ajouter que les prix des matières premières ont fortement baissé, en particulier ceux du pétrole qui ont chuté de la moitié.

Ce qui a sérieusement impacté l’économie nationale. D’ailleurs, la Banque d’Algérie s’est basée essentiellement dans son analyse des éléments macro-économique sur la chute des prix du pétrole. «La chute des prix du pétrole, de juin 2014 jusqu’à 2015, de 41, 1%, a constitué un choc considérable sur l’économie nationale et le commerce extérieur et plus principalement les finances publiques», indique la Banque d’Algérie. Selon le rapport, le déficit budgétaire a plus que doublé en 2015 pour s’établir à 15, 4% du PIB et son financement a nécessité le recours à des prélèvements à hauteur de 53% sur l’encours. A la fin de 2014, il est relevé que les épargnes de l’Etat sur le compte courant et le déficit de la balance de paiement étaient de 4,4% du PIB pour s’établir à 16,5% en 2015. Pour les réserves de changes, le rapport remonte jusqu’à 2013 pour rappeler qu’elles étaient de 194 milliards, puis de 178,9 milliards à fin 2014, elles ont encore baissé à 144,1 milliards de dollars à fin 2015. Ces recettes des changes ont permis de réduire l’impact de chutes des prix du pétrole sur l’économie nationale.

«L’accumulation intérieure et l’épargne financière et des réserves de changes ont permis d’amortir l’impact des fortes chutes des prix du pétrole», estime la Banque d’Algérie. D’ailleurs, le rapport indique que «les répercussions n’ont pas été fortes sur l’activité économique et l’emploi, notamment à travers le maintien du niveau des dépenses publiques élevé ainsi que l’extension de l’activité économique qui s’est poursuivie en 2015 grâce notamment à la croissance de la demande intérieure qui a tiré celle des différents secteurs d’activité hors hydrocarbure de l’économie nationale». La Banque d’Algérie reconnaît que «le choc pétrolier a marqué un tournant dans l’évaluation des agrégats par rapport à 2001 /2014 caractérisée par l’amenuisement progressif de l’excès de liquidité bancaire et corrélativement à moindre recours à son absorption dans le cadre de la conduite de la politique monétaire. Malgré cette situation, le financement de l’économie a continué son extension d’un rythme soutenu précisant que l’activité bancaire est restée rentable et le système bancaire est resté solide.

En matière d’inflation, le rapport souligne que l’inflation au rythme annuel moyen est de nouveau croissante et elle a atteint 4,8% fin 2015. S’agissant de la flexibilité du taux de change du dinar, en tête de choc externe et de son impact sur les fonds fondamentaux de l’économie, le rapport explique que le niveau de la volatilité accrue sur les marchés de changes internationaux s’est traduite par la dépréciation de la monnaie nationale, notamment vis-à vis du dollar.