Ralentissement de la croissance, chômage et inflation… : Les conséquences des augmentations de taxes

Ralentissement de la croissance, chômage et inflation… : Les conséquences des augmentations de taxes

Dans leurs rapports de conjoncture, les deux institutions de Bretton Woods ont fait état de pronostics pas trop rassurants sur le ralentissement de la croissance, la hausse du chômage et de l’inflation, ainsi que la baisse de la commande publique.

Mettant en avant la chute des prix du pétrole, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) recommandent plus de rigueur budgétaire, le recours à l’endettement extérieur, la privatisation de certaines entreprises ainsi que le ciblage des subventions.

Faisant une lecture sur ces deux rapports, l’expert financier, Mourad El Besseghi, qui a fait observer que le texte du FMI ne se démarque pas beaucoup de celui de la BM, a tout lié au budget d’équipement.

Selon lui, la loi de finances pour 2017 qui a réduit de 40% le budget d’équipement ainsi que la TVA qui a été relevée de 2 points ont eu l’effet boule de neige sur l’économie nationale en affectant la croissance, l’emploi et en pesant sur l’inflation.

«Comme il n’était pas possible de couper dans le budget de fonctionnement, la loi de finances a été confectionnée de telle sorte à faire des coupes dans le budget d’équipement». Ceci dit, ajoute l’expert, la croissance qui, d’habitude est tirée par ce chapitre, a été revue à la baisse. S’exprimant sur l’emploi, El Besseghi a prévenu que si les choses ne s’améliorent pas et que le pétrole reste sur le niveau sur lequel il est aujourd’hui, le chômage va effectivement augmenter. Car d’après lui, la diversification de l’économie, si elle aura lien, il s’agira d’un processus de longue halène. L’inflation a également été évoquée par notre interlocuteur. Elle est due, selon lui, à l’augmentation de la TVA et autres taxes, notamment celle des carburants.

«Cet effet surprise» a eu un impact, ressenti notamment en début d’année, a été plus important que celui de la dévaluation du dinar.

Selon un rapport de l’Office national des statistiques (ONS) rendu public, hier, par l’APS, le Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie a connu une croissance de 4% au quatrième trimestre 2016 contre une croissance de 4,8% durant le même trimestre de 2015. Cette croissance qualifiée d’ «appréciable», a été essentiellement tirée par le secteur des hydrocarbures qui a connu une performance soutenue de 13,3% au 4e trimestre 2016 contre 5,3% au 4e trimestre 2015, précise la même source.

Agriculture : c’est le fléchissement

Cependant, le secteur de l’agriculture a enregistré un fléchissement de son activité de l’ordre de 4,1% par rapport au même trimestre 2015. Ces évolutions couplées aux performances des autres secteurs d’activité conduisent à une croissance modérée du PIB hors hydrocarbures de 1,7% au 4e trimestre 2016 contre 4,5% durant la même période de 2015, indique l’ONS.

Revenant aux pronostics et recommandations des deux instances internationales, le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, devra participer à partir d’aujourd’hui à Washington aux travaux des réunions de printemps du Groupe de la BM et du FMI. Les réunions de printemps des deux institutions de Bretton Woods sont l’occasion, rappelle le ministère dans un communiqué, de réunir les principaux responsables du monde économique et financier autour des dossiers importants relatifs au développement économique, à la conjoncture économique mondiale, à la lutte contre la pauvreté et aux questions liées au système financier international.

Aussi, elles permettront de procéder à une analyse et à un échange de vue sur les politiques de réformes à engager pour répondre aux défis soulevés par les pays membres.