Pour supprimer les articles controversés du régime électoral: Djaballah s’allie avec le FLN

Pour supprimer les articles controversés du régime électoral: Djaballah s’allie avec le FLN

P160630-20.jpgLes représentants de ces 14 formations fraîchement agréées «espèrent que ces deux articles seront annulés par la commission juridique».

Le Front de la justice et du développement qui a passé un accord avec le FLN autour de l’annulation des deux articles controversés, 73 et 94, a réuni hier au siége de son groupe parlementaire plusieurs petits et micro-partis. Près de 14 partis ont assisté à cette réunion informelle, dont l’ordre du jour de ladite rencontre figure en débat autour de la position commune par rapport notamment à la loi organique portant régime électoral, et dans la moindre mesure au projet de loi lié à la mise en place d’une Haute instance indépendante de surveillance des élections.

Les représentants de ces 14 formations fraîchement agréées et les députés du parti (FJD Al-Adala) de Abdellah Djaballah «espèrent que ces deux articles seront annulés par la commission juridique», selon le président du groupe parlementaire de ce parti, Lakhdar Benkhelaf. Le bureau de l’APN a déposé auprès de la commission juridique pas moins de 98 amendements concernant la loi organique portant régime électoral. Les représentants de ces partis qualifient les dispositions des deux articles d’«anticonstitutionnelles». Cette agitation est à mettre sur le compte des magouilles auxquelles on assiste au sein de l’Assemblée populaire nationale sur fond d’une volonté de domination et de repositionnement des uns et des autres. De ce fait, le FLN a fait d’une pierre deux coups. Il a réussi à faire de la polémique autour des articles 73 et 94 de la loi organique portant régime électoral, un abcès de fixation, pour passer sous silence d’autres dispositions, articles et projets de loi, «autrement plus sensibles, voire dangereux».

Il a pu également conserver l’adhésion de 14 micro-partis à son initiative relative à la construction d’un mur national. A titre de rappel, les deux articles sus-indiqués ont suscité la levée de boucliers au sein de la classe politique. Pas moins de 14 petits partis, parmi ceux agréés entre 2012 et 2013, ont tenu récemment une réunion à Zéralda et pondu un communiqué pour dénoncer leur marginalisation et leur exclusion de la compétition électorale lors des prochaines échéances. Ces articles arbitraires sont qualifiés d’«une mise à mort» des partis politiques par des lois «scélérates». Ces derniers avaient menacé de se retirer de l’Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité du patron du FLN.

Le groupe parlementaire du FLN a promis d’agir pour faire annuler carrément les deux articles 73 et 94 du projet de loi portant régime électoral qui exigent au moins 4% des suffrages lors des précédentes échéances pour l’admission du dossier de candidature aux élections législatives ou locales. Ces deux articles ont fait l’objet de pas moins de 18 propositions d’amendements sur les 98 concernant le seul projet de loi portant régime électoral, ayant été déposé auprès de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’APN. le texte sur la Haute instance de surveillance a également été contesté, dans la mesure où ils ont exclu les partis politiques de sa composante, essentiellement des magistrats et des personnalités désignées par le président.

Tous les amendements proposés par les partis contestataires ont été rejetés.Pour rappel, quatre groupes parlementaires: FFS, PT, El Adala et l’Alliance de l’Algérie verte se sont retirés de la commission juridique et des libertés de l’APN. En guise de protestation contre ce «coup de force contre la Constitution», ces derniers ont quitté la plénière et décidé de se concerter sur des actions contre ce qu’ils jugent être une «grave violation» de l’exercice du pouvoir législatif. Les députés de l’opposition y voient le retour en force du parti unique à travers le projet de code électoral qui risque de passer aujourd’hui comme une lettre à la poste.