Pour se chauffer à KANOUAÂ (SKIKDA) : L’exploitation du bois des forêts autorisée

Pour se chauffer à KANOUAÂ (SKIKDA) : L’exploitation du bois des forêts autorisée

Face au problème dans l’approvisionnement en gaz butane, la commune de Kanouaâ, dans la daïra de Zitouna, 95 km à l’ouest de Skikda, était contrainte de délivrer des autorisations aux habitants pour l’exploitation du bois de forêts pour les besoins de chauffage aux dépens de la préservation de cette richesse gage de l’avenir environnemental. Cette région montagneuse, à l’instar des autres régions du massif de Collo, se caractérise par un hiver très rigoureux, particulièrement lors des chutes de neige qui isolent toutes les localités desservies par les CW132 et CW07 à partir du col de Tarras. Les quelques camions qui approvisionnent les habitants en gaz butane sont confrontés à la forte demande durant la saison hivernale. La situation devient inextricable lorsque ces localités sont isolées par la neige comme ce fut le cas ces derniers jours. Il est arrivé que cette commune soit isolée pendant plus de 15 jours lorsque les engins de travaux publics conçus pour les opérations de déneigement font défaut. Pour faire face à cette situation un projet d’alimentation en gaz de ville des localités du massif de Collo a été inscrit au grand bonheur des riverains, mais il a été gelé à cause de l’austérité. Il faut dire que les habitants du massif de Collo vivent réellement en marge du développement, et leur vie quotidienne est parsemée d’embûches. L’État n’est présent que par l’administration, car on constate que les habitants de cette commune sont livrés à eux-mêmes. D’ailleurs, un certain nombre de cette population ne vit que grâce à la pension des émigrés retraités ou celle des anciens moudjahidine. Certains réussissent à survivre en exploitant les arbres fruitiers alors que la majorité vit durement la misère dans des gourbis dépourvus de toute commodité de base. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette wilaya qui dispose de l’un des deux plus importants pôles des hydrocarbures du pays n’arrive pas à satisfaire la demande en gaz de ville de sa propre population, alors que ce gaz alimente presque tout l’Est, et même des cimes de montagnes à des centaines de kilomètres. C’est l’histoire du cordonnier mal chaussé.

A. Boukarine