Politique sociale du gouvernement : Ouyahia remet sur le tapis la réforme des retraites

Politique sociale du gouvernement : Ouyahia remet sur le tapis la réforme des retraites

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors de la présentation, hier, du plan d’action de son gouvernement devant les députés, a dressé un état des lieux d’une situation économique alarmante dans un langage apaisant et rassurant. Ce ton s’est particulièrement manifesté lorsqu’il a abordé la question sociale et les réponses que l’Exécutif lui réserve dans son Plan d’action.

En fait, Ahmed Ouyahia, qui s’est engagé, au nom du gouvernement, à poursuivre les investissements dans les secteurs de l’éducation nationale, de la santé, de la solidarité nationale, de l’habitat, de l’eau et de l’accès à l’énergie, était très attendu sur le chapitre des retraites, à propos duquel il n’a pas manqué de soulever les difficultés, voire l’incohérence du régime national des retraites avec cependant cette précision que l’Etat ne se dérobera pas à ses missions de préservation des droits des assurés et des retraités.

«Le système de sécurité sociale sera préservé et consolidé. A ce titre, la garantie de la disponibilité des médicaments sera accompagnée de la promotion de médicaments génériques de qualité. La mise en œuvre de la contractualisation des soins entre les établissements de santé et les caisses de sécurité sociale permettra également de rationaliser les dépenses. La lutte contre toutes les formes de fraude à la sécurité sociale, y compris la non-déclaration des salariés, se poursuivra aussi avec vigueur», a déclaré Ahmed Ouyahia avant d’ajouter : «Le gouvernement veillera à la préservation du dispositif de retraite par le biais de la lutte contre la fraude sociale, ainsi que par des ressources additionnelles qui seront mobilisées dans le cadre de la loi de finances pour 2018 ». Toutefois, il a affirmé qu’une réforme structurelle du système des retraites, pour que les retraités continuent à percevoir leurs pensions, s’impose.

Le fonctionnement actuel du système n’est plus tenable à terme, a-t-il fait observer, en raison, entre autres, de départs massifs à la retraite. En 2016, quelque 900 milliards de dinars ont été consacrés au paiement des pensions de retraite dont 700 milliards de dinars grâce au concours de la Cnas. Un soutien exceptionnel de l’Etat dans le courant de l’année sera accordé à la CNR, a-t-il dit tout en appelant ses partenaires économiques et sociaux à faire preuve de raison et de clairvoyance : « Les difficultés financières du système national des retraites s’aggravent d’année en année», a-t-il averti.

«Tous ces efforts ne pourront dispenser le pays d’aller, à terme, vers une réforme du système national des retraites, pour faire face au vieillissement de la population et pour que notre société s’acquitte de ses devoirs envers les générations qui ont construit le pays», a-t-il souligné. Selon ce qui est consigné dans son plan d’action, le gouvernement Ouyahia escompte augmenter le nombre d’affiliés au système de sécurité sociale qui atteindra bientôt les 3 millions d’affiliés.

Pour ce faire, l’Exécutif prévoit une loi autorisant l’intégration au système de sécurité sociale des nouvelles professions relevant de l’économie numérique. De plus, les travailleurs exerçant dans l’informel, les travailleurs non-salariés ainsi que ceux issus du domaine agricole seront également intégrés.

Une branche de retraite complémentaire, plus attractive et encourageant les travailleurs à s’affilier, est également envisagée. Cette retraite complémentaire sera créée auprès de la CNR et de la CASNOS.