Alors que le président du parti Jil Jadid avait chargé vertement le leader du MSP sur son appel pour un report de la prochaine élection présidentielle, ce dernier lui réplique, et va même au-delà pour attaquer le camp des démocrates.
Le ton est clairement monté entre Sofiane Djilali et Abderrezak Makri à travers une guerre de communiqués et contre-communiqués pour atterrir sur les réseaux sociaux. Sofiane Djilali, qui se positionne fermement contre un nouveau mandat au président Bouteflika, s’en est pris à celui qui se voit depuis ces derniers temps comme le porte-parole de l’opposition en l’attaquant sur «son double langage». «Malheureusement, comme s’il n’a pas suffi le soutien zélé des bénéficiaires habituels du système à l’irrationnel, en voilà donc les faux opposants, démasqués, qui proposaient sans vergogne d’enfreindre la Constitution pour piétiner le peu de crédibilité des lois qui en restent», a lancé, samedi dernier, Sofiane Djilali à travers un communiqué de son parti.
Ce à quoi le président du MSP a répondu : «Ceux qui s’accrochent à la démocratie en ayant conscience de la dangereuse impasse que pourrait engendrer une autre fraude électorale et de l’inutilité d’une compétition sur le pouvoir sur fond d’un basculement des forces en faveur de la fraude et de la corruption (…) savaient très bien la nécessité de mettre à profit le besoin du pouvoir, en cette période, de l’opposition pour reporter les élections en contrepartie de plus de réformes politiques et de garanties légales afin de réduire la fraude, et peut-être obtenir un consensus national de sorte à sauver le pays».
Dans une réponse qui vise le camp de l’opposition, faite sur sa page Facebook, hier, Makri persiste et signe: «Des parties dans l’opposition ignorent ces sens, cela sonne leur fin. Car, eux aussi ils portent la responsabilité sur le désastre qui guette le pays». Devant l’impasse pour l’opposition sous toutes ses couleurs de parler d’une seule voix, Makri a clos cet échange ainsi : «Il y a des personnes qui pratiquent la politique avec leurs cerveaux et d’autres qui l’a pratiquent avec leurs caprices, en usant de la haine…». Le projet politique portant «consensus national» en faveur d’un changement de système n’ayant pas abouti, y compris même au sein de sa famille politique, Makri a remodelé son projet en plaidant pour un report des prochaines présidentielles en octroyant au président Bouteflika une prolongation de son mandat d’une année, le temps d’arriver à un consensus pouvoir- opposition. Toutefois, le lancement, par Ghoul de TAJ, d’un appel pour une conférence nationale sous le patronage du président de la République, a été perçu par Makri comme «une tentative visant à récupérer son initiative».
«Personne n’est en mesure de prendre une quelconque décision à notre place, ou pourrait la prédire ou vider notre initiative de sa sève par rapport au scrutin de 2019. Nos instances prendront leur décision à la lumière des rebondissements politiques, dont notamment l’annonce du président de la République (Convocation du corps électoral) qui devrait intervenir dans quelques semaines», a écrit Makri dans une autre publication facebook.
Hamid Mecheri