Plus de 30 000 terroristes menacent les pays arabes

Plus de 30 000 terroristes menacent les pays arabes
Ils sont au moins 30 0000 terroristes affiliés à Daech qui poursuivent leur œuvre destructrice des pays arabes notamment en Irak, Syrie et Libye, selon un rapport de l’Onu qui donne un état des lieux des organisations terroristes sévissant au Moyen-Orient et en Afrique. Mais face aux revers qu’ils subissent en Syrie et en raison du tarissement des ressources financières, ces terroristes cherchent des lieux de repli. L’Afrique du Nord et le Sahel sont les régions vers lesquelles Daech projette de ressusciter son califat perdu à Mossoul. L’Algérie déjà sonné l’alarme quant à cette sérieuse menace.

« Après les revers subis par Daech en Irak et en Syrie, des combattants étrangers du groupe terroriste pourraient être tentés de se rendre en Afrique du Nord », avait alerté, à maintes reprises, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Ils sont entre 6 000 à 7 000 djihadistes, dont 4 000 rien qu’en Libye.

Des observateurs des Nations unies ont dressé, lundi dernier, un nouveau rapport semestriel (établi entre janvier et juin 2018) sur l’évolution de l’organisation terroriste Daech, et ce après les revers militaires subis en Irak et en Syrie. Ils ont également fourni au Conseil de sécurité des Nations unies le nombre des combattants de Daech (EI) toujours en vie et en activité, mais aussi celui des combattants d’Al-Qaïda qui figure, elle aussi, sur la liste des organisations terroristes des Nations unies. Selon ce rapport, entre 20 000 et 30 000 combattants de l’organisation terroriste Daech sont encore présents en Irak et en Syrie malgré les défaites militaires et le recul du groupe terroriste dans la région. Parmi ces derniers, répartis à proportion plus on moins égale entre l’Irak et la Syrie, « il reste une partie importante des milliers de terroristes étrangers », précise le document de l’ONU. Pour rappel, le ministre des AE, Abdelkader Messahel, avait déjà alerté, en 2016, quant à la probabilité d’un retour en masse de jeunes djihadistes, en grande partie des Libyens, des Marocains et des Tunisiens, mais aussi des Algériens même s’ils sont moins nombreux, vers leurs pays d’origine respectifs. Ils pourraient tenter de reconstruire leur noyau et de commanditer des attaques terroristes contre les pays du Nord de l’Afrique. Le document de l’ONU prévient que rien qu’en Libye, entre 3 000 et

4 000 combattants de l’EI sont toujours en activité, alors que les principaux responsables de l’organisation terroriste opèrent désormais depuis l’Afghanistan. L’EI a quasiment perdu le contrôle de son califat autoproclamé, notamment après avoir été chassé en 2017 de Mossoul et Raqqa, les deux places fortes du groupe djihadiste sunnite en Irak et en Syrie. Il est cependant « toujours capable de mener des attaques sur le territoire syrien. Il ne contrôle plus totalement de territoires en Irak, mais reste actif grâce à des cellules dormantes », notamment des agents cachés dans le désert, précise le rapport. Certains Etats membres se sont inquiétés de la possibilité de voir se créer des cellules de Daech dans le camp de réfugiés de Rokbane, situé dans la zone contrôlée par les Etats-Unis dans le sud de la Syrie, et où vivent des familles de combattants. Concernant les djihadistes qui quittent le territoire contrôlé par Daech, leur nombre « reste plus bas que ce qui était attendu car aucune autre destination ne leur a été offerte ». Cependant, « ils sont nombreux à s’être rendus en Afghanistan », note le rapport. Le flux de combattants étrangers rejoignant Daech s’est, quant à lui, pour ainsi dire tari. Concernant le Yémen, Daech dispose sur place de moins de 500 hommes, contre 6 000 à 7 000 djihadistes pour Al-Qaïda. S’agissant de la région du Sahel, ledit rapport indique que même si Daech est présent dans le désert du Sahara, à la frontière entre le Mali et le Niger, sa présence reste moindre par rapport au groupe terroriste « Soutien à l’islam et aux musulmans », affilié à Al Qaïda, selon le rapport de l’Organisation internationale des Nations unies. En revanche, révèle le rapport, Daech projette le renforcement de sa présence en Somalie, là où le groupe terroriste les Shebabs

(Harakat el-chebab el-moudjahidine) mène déjà plusieurs attaques contre les forces de sécurité somaliennes et la population. Enfin, toujours selon le rapport de l’ONU, Daech prévoit de s’installer au centre et au sud de la Somalie.

Sofiane Abi