Paiement par chèque et état des finances, La ruée n’a pas eu lieu

Paiement par chèque et état des finances, La ruée n’a pas eu lieu

Le gouverneur de la Banque d’Algérie rendra compte de la situation économique au président de la République

Les banques font état d’un fonctionnement normal de leurs services de paiement.

Le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci remettra cette semaine, au président de la République Abdelaziz Bouteflika, son rapport sur la situation économique et monétaire. Parmi les grands axes et les orientations prises en début d’année, la rationalisation des dépenses, la diversification de l’économie nationale, et la lutte contre l’informel, le fuite des capitaux et le blanchiment d’argent, sont au coeur des attentes.

A ce sujet, l’entrée en vigueur à partir du 1er juillet dernier du paiement par chèque obligatoire, n’a pas eu la réaction et les résultats escomptés. Il était prévisible qu’à partir de cette date, on s’attendait à voir un engouement important des opérateurs et des commerçants, ainsi que les particuliers, vers l’utilisation du chèque pour l’ensemble des transactions dépassant un montant de 1 million de dinars. Plus précisément, les banques redoutaient un envahissement de leurs clientèles pour actionner la manette du chèque certifié, par crainte des déboires que peut engendrer l’utilisation du paiement par simple chèque.

Or, les banques font état d’un fonctionnement plus que normal de leurs services de paiement et déclarent que la situation est des plus normales et reste fidèle aux flux habituels. Mis à part quelques incidents recueillis auprès de quelques commerçants, où il s’agissait généralement d’un refus systématique de recevoir des chèques, le terrain dénote d’une absence considérable de traces de transactions. Pour certains observateurs, pour la période estivale, cela demeure normal, dans le sens où chaque année, on assiste à un recul important de cette activité à cette période de l’année. A ce sujet, les notaires révèlent que malgré une baisse de l’activité, certaines transactions n’ont eu aucun mal à se concrétiser sous ce nouveau mode de paiement, sans obstacles majeurs.

Par ailleurs, il est clair que la bancarisation de ces transactions n’est qu’à ses balbutiements. Les citoyens ont besoin de temps pour se familiariser avec ce nouveau mode de paiement. D’un autre côté, l’aspect définitif et obligatoire de la mesure ne laisse pas une grande marge de manoeuvre pour les citoyens, ils sont obligés de s’y conformer. «On ne peut retarder nos affaires éternellement, surtout que cette mesure est obligatoire et ne va pas changer de sitôt, on n’a qu’à s’habituer», nous livre un entrepreneur.

Cette mesure, qui a pour but essentiel de normaliser l’économie et permettre de récupérer la masse monétaire retenue par l’informel, pourrait selon les spécialistes connaître un obstacle majeur, en l’occurrence, la vétusté de l’appareil bancaire.

Effectivement, nos banques ne semblent pas préparées à faire face à un raz-de-marée de la clientèle sur la certification de chèque de banque, pour réaliser ces transactions. Ce qui d’une part, aura le mérite d’effectuer un état des lieux des insuffisances dans ce domaine et des solutions à apporter.

D’autre part, cette mesure pourrait connaître plus de fluidité, si elle s’accompagnait d’autres mesures qui faciliteraient son application, à croire nos interlocuteurs. Il est évident que la suppression de justificatif sur l’origine des dépôts, constituerait un réel accélérateur à ce principe de bancarisation.