«Monsieur Lazhar»: Fellag a la classe face à ses élèves

«Monsieur Lazhar»: Fellag a la classe face à ses élèves

article_0509-CUL-LAZHAR-FELLAG.jpgLe film de Philippe Falardeau brosse le portrait d’un enseignant touchant…

On tombe sous le charme de Fellag dans Monsieur Lazhar d’après la pièce d’Evelyne de la Chenelière. Cet enseignant improvisé, venu d’Algérie, prend des élèves en main après le suicide de leur institutrice. «C’est un homme au passé douloureux qui rencontre des gamins traumatisés. Leurs échanges seront bénéfiques», explique l’acteur qu’on verra bientôt dans Ce que le jour doit à la nuitd’Alexandre Arcady.

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Le comédien s’est livré à un travail d’orfèvre pour donner vie à ce personnage torturé. «Il est dans un malaise constant et ne demande qu’à se fondre dans le milieu qu’il fréquente. Son côté “Zelig” m’a fasciné.» Sa haute silhouette épouse le mal-être d’un homme brisé par un drame familial comme par son exil au Canada. «J’ai été épaté par le langage corporel de Fellag, insiste le cinéaste québécois Philippe Falardeau. J’ai un faible pour une scène de danse, sans dialogue, où s’exprime la complexité du héros.»

Un travail d’orfèvre

La garde-robe de Bachir Lazhar, un tantinet datée, voire étriquée, contribue à donner de l’épaisseur à un homme que la vie n’a pas épargné. «Chaque détail compte. Un personnage aussi complexe se construit par petites touches et tâtonnements. Il est comme un verre d’eau plein: si on le secoue, il en tombe des larmes», avoue Fellag. Le comédien prenait soin de ne pas trop côtoyer les enfants qui lui donnent la réplique de façon à préserver une part de mystère. «Tous étaient des professionnels aguerris malgré leur jeune âge. Leur capacité à faire passer des émotions violentes m’a bluffé.»

Le réalisateur de Congorama (2005) livre un film pudique à la portée universelle. «L’histoire se déroule à Montréal, mais il semble que les enseignants rencontrent les mêmes problèmes partout dans le monde», dit-il. C’est sans doute ce qui explique le succès international de Monsieur Lazhar, cité pour l’oscar du meilleur film étranger cette année. Pour la rentrée, on aimerait être dans la classe de cet homme généreux.