Mohamed Zine El Abidine, ministre Tunisien de la culture, à Alger: “C’est important que l’Algérie soit présente à la cité de la Culture”

Mohamed Zine El Abidine, ministre Tunisien de la culture, à Alger: “C’est important que l’Algérie soit présente à la cité de la Culture”

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«J’aimerai que les artistes algériens viennent en masse en Tunisie, parce que réellement, ils seront chez eux comme ils l’ont toujours été…», dira l’homologue de Azzedine Mihoubi.

Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a accueilli avant-hier une délégation du ministère des Affaires culturelles de Tunisie conduite par le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine. La délégation est arrivée à Alger vendredi 27 avril dans le cadre des journées culturelles tunisiennes qui dureront jusqu’au 30 avril 2018. Un premier tête-à-tête (officiel) a réuni les deux ministres vendredi 27 à l’hôtel El Djazair avant de présider en soirée la cérémonie d’ouverture de la 9eme édition du Festival international de la danse contemporaine à l’opéra d’Alger.

Arrivé avec une heure de retard à l’opéra, le public a tout de même hué la délégation officielle qui a assisté à la première partie du spectacle, soit aux deux passages de la compagnie algérienne, Arabesque, suivis de la pièce issue d’une coproduction algéro-italienne avant de prendre congé du public.

Répondant dans le hall aux questions des journalistes, le ministre de la Culture tunisien a loué le spectacle de danse qui a associé ces deux compagnies, celle de l’Italie à l’Algérie affirmant que ces pièces chorégraphiques qui comportaient en elle du ballet revêtaient un caractère symbolique qui fait de la danse et du geste un meilleur langage pour faire passer la parole à travers le corps.

A propos des relations algéro-tunisiennes qui n’ont jamais été aussi bonnes, il dira:

«On n’a pas besoin d’occasion pour réinventer ce qui se passe entre l’Algérie et la Tunisie; c’est quelque chose qui dure dans le temps et de pérenne. C’est important que ça perdure et pour nous de trouver à chaque fois le prétexte pour se retrouver et surtout le prétexte pour concevoir des programmes, portés par l’engouement et l’envie de mieux régénérer ce que nous avons en commun, à savoir la culture, l’art, la création, l’inventivité».

A propos de la programmation tunisienne, le ministre de la Culture tunisienne fera savoir qu’elle compte des représentations théâtrales, des projections cinématographiques en plus d’une conférence sur le commun entre l’Algérie et la Tunisie par l’histoire, ce qui nous relie aujourd’hui, ce qui continue à réunir les deux pays sur le plan de la culture et du patrimoine, ce dénominateur commun qu’on a en partage.

Ce n’est pas une semaine culturelle bien établie. C’est beaucoup plus une liaison que l’on voudrait comme un clin d’oeil de la culture tunisienne dans son fief naturel, culturel dans son pays d’adoption, de voisinage, d’élan et d’émotion, l’Algérie. Ici, on se sent un peu chez nous et c’est tout à fait normal que cet élan partagé il y a deux semaines, à travers la foire du livre, aujourd’hui on nous rend la part belle et ça continue. Je pense que l’Algérie et la Tunisie ne font pas l’effort d’être ensemble.

C’est un élan naturel qui n’est pas que géographique. C’est une cause commune. C’est une histoire commune, une envie d’être commune. Les Algériens on les retrouve tous à Tunis, à Tabarka, c’est un bonheur de partager ces moments de plaisir ensemble…»

A notre question de savoir si on verra beaucoup d’artistes algériens se produire en Tunisie, le ministre souhaitera que «les artistes algériens viennent en masse en Tunisie. Parce que, réellement ils seront chez eux comme ils l’ont toujours été» et de renchérir: «D’ailleurs, nous souhaitons accueillir les artistes algériens à la cité de la Culture, ça lui revient de droit. C’est important que l’Algérie soit présente à la cité de la Culture. Nous y tenons de toute façon. Concernant le volet cinéma, il y a un accord de partenariat entre le Cnci et le CNC algérien. Il y a des conventions qui sont rédigées. Il y a même des films qui ont été coréalisés entre les deux pays. Il faudra pousser davantage tout ça pour lui donner forme et continuer à rêver ensemble», achèvera de dire Mohamed Zine El Abidine.

Pour info, un agenda riche a été tracé pour son séjour à Alger. En effet, les deux ministres devaient assister, hier, samedi matin, à la Bibliothèque nationale, à une conférence animée par le Docteur tunisien Mohamed El Hadad intitulée «Algérie-Tunisie, des relations anciennes et historiques». A 11h les deux ministres devaient aussi se déplacer à la place des Martyrs pour visiter le site des fouilles au niveau de la station de métro.

Enfin, pour clore ce périple de rapprochement diplomatique entre nos deux pays, les deux ministres devaient assister hier soir à la représentation théâtrale tunisienne de Walid eddaghsi «Oua Chayatine Oukhra».

En somme, un rapprochement politique et particulièrement culturel qui ne saura déplaire aux Algériens, tant la Tunisie est un pays de prédilection et de premier choix en terme touristique. Pourvu que ça dure…