Mise en exploitation de l’autorail Biskra-Batna-Constantine

Mise en exploitation de l’autorail Biskra-Batna-Constantine

actualite1[3822].jpgLe ministre des Transports, M. Amar Tou, a effectué, hier, le trajet Biskra-Batna-Constantine à bord d’un autorail, donnant ainsi le coup d’envoi de la mise en exploitation de cette ligne.

Ce moyen de transport de voyageurs qui peut atteindre, selon des données recueillies sur place, une vitesse de 120 km/heure, reliera quotidiennement les villes de Biskra et de Constantine, sur une distance de 480 kms en aller-retour.

L’autorail transitera, avant de rejoindre la ville des ponts, par plus de 10 gares ferroviaires parmi lesquelles celles de Loutaya et El Kantara (Biskra), Aïn Touta, Batna et Djerma (Batna), d’Ouled Zouai et Aïn M’lila (Oum El Bouaghi) et d’El Gourzi, Ouled Rahmoune et El Khroub (Constantine).

Cette ligne ferroviaire, inexploitée pour des « raisons techniques » depuis plus de 10 ans, est mise en service après la réhabilitation de la voie entre El Gourzi et Biskra, la rénovation de trois tunnels dans la région de Maâfa (Biskra) et la modernisation de trois gares, en l’occurrence celles de Biskra, de Loutaya et d’El Kantara. Parallèlement, un convoi tracté par une locomotive avait quitté la gare de Touggourt (Ouargla) pour rejoindre, sur 217 kms, la capitale des Ziban via les localités de Djamaâ et d’El Meghaïer, dans la wilaya d’El Oued, selon les explications fournies par les responsables locaux du secteur des transports.

Lors de sa halte en gare de Batna, le ministre des Transports a annoncé l’achèvement d’une étude relative à la mise en exploitation d’une ligne Batna-Khenchela, faisant du coup de la capitale des Aurès une « gare carrefour » d’autant, a-t-il ajouté, que ce vendredi à 5 h 40, un autorail s’est ébranlé, au titre d’une nouvelle desserte ferroviaire, de Batna en direction de Bordj Bou-Arréridj, via M’sila.

Une ligne, a encore souligné M. Tou, qui permettra d’assurer une correspondance à destination d’Alger, le tout dans le cadre des efforts actuellement entrepris pour réhabiliter et redonner droit de cité, à travers l’ensemble du pays, aux déplacements des voyageurs par rail.

Le ministre s’était engagé, lundi dernier lors d’un voyage d’essai de la ligne Touggourt-El Gourzi, à « examiner la possibilité » de faire réaliser une gare à Stil (El Oued), et à faire réhabiliter celle d’El Meghaïer, dans la même wilaya, qui avait été presqu’entièrement détruite par les inondations qui avaient affecté cette région en 1969.

Exposant le programme national de développement du transport par chemin de fer à l’horizon 2014, M. Amar Tou a fait part de l’exploitation de dessertes ferroviaires aux quatre coins de l’Algérie, dont une voie double, au Nord du pays, entre El Kala (El-Tarf) et Maghnia (Tlemcen), une ligne des hauts plateaux entre Tébessa et Sidi Bel-Abbès et une autre faisant la jonction entre les villes d’Oran et de Béchar, via Sidi Bel-Abbès.

S’ajouteront à cela, selon le ministre, les lignes Djebel Onk (Tébessa)-El Oued-Touggourt, Batna-Biskra-Touggourt-Hassi Messaoud, Boumedfaâ-Sud de Médéa, Kasr El Boukhari-Boughzoul-Ain Oussera-Hassi Bahbah-Djelfa-Laghouat-El Ménéa-Ouargla-Hassi Messaoud, Ghardaïa-El Ménéa-Timimoun-Adrar-Béchar et, enfin, El Ménéa-In Salah.

M. Tou a saisi l’occasion pour rappeler la situation du rail en Algerie, entre 1962 et 1998, marquée par la dégradation avancée de 1.100 km de voies ferrées en raison, a-t-il estimé, du surcroît d’intérêt accordé au réseau routier au détriment du rail qui nécessite pourtant, selon lui, une rénovation tous les 20 ou 25 ans.

Pour faire face à cette situation, une stratégie a été adoptée par le département des transports visant à réhabiliter des tronçons abandonnés, en l’occurrence les segments Guelma-Bouchegouf-Souk Ahras, Aïn Beïda-Khenchela, Biskra-El Oued, Bouira-Sour El Ghozlane, Oued Aïssi, Tamda-Azazga, Chlef-Tenès, Relizane-Mostaganem, Ouled Mimoune-Sebdou, Skikda-Tamalous-Collo et Mohammadia-Mascara.

La réhabilitation du rail sur tout le territoire national, la mise en circulation d’autorail modernes, confortables et sûrs, l’effort d’électrification des lignes de chemin de fer « traduisent la volonté de l’Etat d’assurer un équilibre régional et de désenclaver toutes les zones du pays », a indiqué le ministre des Transports.

M. Amar Tou a achevé sa visite effectuée à bord d’un autorail en gare de Constantine qu’il a ralliée en observant de courtes haltes à El Gourzi et El Khroub.

La veille, jeudi, le ministre avait inspecté, à Biskra, les chantiers de réalisation de la nouvelle aérogare de l’aéroport Mohamed-Khider et de la gare routière, au sud de la ville.

Entrée en exploitation de la ligne Touggourt-Biskra

La liaison ferroviaire Touggourt-Biskra, 210 km, est entrée en exploitation commerciale hier avec à son bord ses premiers voyageurs et deux rotations quotidiennes.

Un aller de Touggourt à 6 h et un retour de Biskra à 15h30, seront assurés sur trois voitures, avec une capacité moyenne de 120 passagers par rotation, selon les agents locaux de la SNTF.

Cette liaison de transport de voyageurs a été remise en service, après 12 ans d’interruption, à la faveur du projet de réhabilitation de la voie ferroviaire El-Gourzi (Constantine)-Touggourt (Ouargla) sur 305 km, dont 240 kms ont été entièrement rénovés.

Le projet, lancé en juin 2009 et réceptionné en octobre 2010, au titre du programme quinquennal 2005-2009, a été réalisé par plusieurs entreprises, dont une nationale et deux étrangères (portugaise et chinoise).

Sa consistance est de 305 kms, dont 210 kms sur l’axe Touggourt- Biskra, 30 km de Biskra aux limites territoriales avec la wilaya de Batna, et le reste jusqu’à la localité d’El-Gourzi, dans la wilaya de Constantine, a-t-on précisé.

La rotation sur cet axe ferroviaire Touggourt-Biskra se fera à travers 4 gares (Touggourt, Djamâa, El-Meghaier et Biskra) et 6 haltes (Moguar, Tamerna, Sidi-khelil, Lourir et Ourmache, et dans un proche avenir aussi Still, selon les mêmes sources.