Menasra élu président pour 5 mois et Soltani brille par son absence: Le MSP plus que jamais grabataire

Menasra élu président pour 5 mois et Soltani brille par son absence: Le MSP plus que jamais grabataire

Une chose est sûre, ce congrès extraordinaire n’a pas pu donner une image d’un MSP fort et soudé, malgré son intitulé qui fait de l’officialisation de l’unité son maître-mot.

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a organisé un congrès extraordinaire, hier à la Safex en réunissant presque 1 500 délégués pour entériner la fusion du Front pour le changement (FC) présidé par Abdelmadjid Menasra. Le congrès se propose comme une forme légale de l’officialisation de l’unité entre les deux partis.



Cette démarche a été initiée en 2013, au moment où Bouguerra Soltani était à la tête du MSP. Cette démarche a été semi-officialisée durant les élections législatives du 4 mai dernier, où le président du FC, Abdelmadjid Menasra a accepté que les membres de son parti se présentent sous la bannière de l’alliance MSP. Depuis, l’unité, voire la fusion du Front pour le changement au sein du MSP est devenue une situation de fait, il manquait juste qu’il y ait un artifice juridique et réglementaire pour sceller cette fusion.

Pour ainsi dire, le congrès extraordinaire se veut comme une nécessité politique dans le cadre de la structure partisane du MSP pour légaliser l’unité et entreprendre une nouvelle démarche qui a résulté de cette unité réalisée par les frères ennemis d’hier.Le congrès a vu l’absence de personnage controversé au sein du MSP, l’ex-président de ce parti, Bouguerra Soltani et Abderrahmane Saïdi, deux membres qui constituent aujourd’hui la tendance, pour ne pas dire l’aile participationniste au gouvernement.

Ce courant s’est vu obligé de se plier à la volonté de la majorité au sein du conseil consultatif national qui a exprimé son rejet de l’offre de Sellal de participer dans le gouvernement issu des résultats des élections législatives du 4 mai de l’année en cours. Cette absence dans un rendez-vous officiel important du parti, signe en quelque sorte une rupture, du moins maquillée de ce courant qui est minoritaire au sein des structures du MSP.

Donc, le congrès extraordinaire a engagé de nouvelles résolutions en rapport avec le programme politique du MSP et la mise en oeuvre de quelques changements sur le plan statutaire et réglementaire et qui ont été soumis à l’adoption par les congressistes après avoir été débattus par les mem- bres du bureau du congrès et les délégués uniquement.

Le congrès extraordinaire a surtout été marqué par l’intervention de Abdelmadjid Menasra qui a débuté son speech en présentant des excuses de la part de l’instance du MSP en précisant que «je souhaiterai commencer mon discours en reconnaissant mes fautes et je présente mes sincères excuses d’abord à l’âme du Cheikh Nahnah et à tous les membres du Mouvement de la société pour la paix», a-t-il asséné.

Ce mea-culpa de Menasra se veut comme un geste politique, même s’il est venu tardivement comme sursaut salvateur, mais il est «plus qu’indispensable pour le mouvement de retrouver la voie de l’unité et aussi de l’action pour faire face aux menaces qui guettent le parti et l’Algérie», a-t-il déclaré. En faisant allusion aux menaces, Abdelmadjid Menasra abonde longuement dans le sens de l’unité qui doit servir comme apanage pour la consolidation de la souveraineté nationale et l’unité du pays. Dans ce sens, le revenant à la maison de Nahnah affirme que «l’Algérie est plus que jamais ciblée, par ses ennemis qui ne l’aiment pas forte et jalouse de sa souveraineté et de son unité», a-t-il martelé.

Dans le même sillage, Menasra, profitant de l’ordre du jour qui a caractérisé le congrès extraordinaire du MSP, a abondamment parlé des vertus de l’unité qui ne veut pas dire unicité ou la consécration de la pensée unique. Abdelmadjid Menasra a plaidé pour «l’unité au sein de notre pays l’Algérie, mais en ayant l’esprit ouvert sur le pluralisme et le respect du choix du peuple» et d’ajouter que «le pays a besoin de toutes ses forces et volontés politiques, c’est la condition sine qua non pour éviter le scénario libyen ou yéménite au pays», a-t-il précisé. Quant au président du MSP, en l’occurrence Abderrazak Makri, le congrès extraordinaire est l’aboutissement logique d’un accord qui a été préparé depuis 4 ans de cela pour redonner un souffle nouveau au mouvement qui a «besoin de tous ses fils pour continuer l’oeuvre de Cheikh Nahnah, le père fondateur du mouvement», a-t-il affirmé. Abderrazak Makri ne voulait pas trop s’enfoncer dans le débat intra-partisan pour ne pas donner l’impression que le MSP traverse une sérieuse crise au sein de ses structures après la fissure politique provoquée par le tandem Bouguerra Soltani et Abderrahmane Saïdi qui ne cache pas sa position qui consiste à faire du Mouvement de la société pour la paix une sorte d’appendice au sein du gouvernement.

Cette situation a visiblement marqué les présents qui ont constaté que les cadres du mouvement sont dans leur majorité absents. Une chose est sûre, ce congrès extraordinaire n’a pas pu donner une image d’un MSP fort et soudé malgré l’intitulé de ce dernier qui fait de l’officialisation de l’unité son maître- mot. Tous les congressistes savaient que ce congrès aurait à entériner ce qui a été décidé dans les coulisses depuis quelques jours avant son déroulement.

La décision qui a été prise, donne Abdelmadjid Menasra comme nouveau président du MSP durant une période de 5 mois après laquelle il sera remplacé par Abderrazak Makri pour laisser ensuite le temps à un congrès ordinaire de statuer sur la nouvelle direction qui sortira en son sein. Le congrès est une manière de remettre de l’ordre au sein du MSP après le tumulte qu’il a connu à cause des tiraillements qui ont ébranlé et qui ébranlent toujours le Mouvement.