Menaces aux frontières sud du pays: Les indices d’un danger imminent

Menaces aux frontières sud du pays: Les indices d’un danger imminent

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«L’Algérie craint que le Niger, par le biais de la plateforme d’Agadez, soit en passe de devenir une route migratoire empruntée par les djihadistes syriens venant principalement d’Alep», a indiqué une source sécuritaire.

Le danger est là. Sournois, mais bien réel. Il est aux frontières sud de l’Algérie. Un danger, fomenté dans les officines des pays étrangers, qui tente, sans relâche, d’ébrécher le mur sécuritaire pour déstabiliser l’Algérie. «Il s’agit là d’un énorme complot» comme l’a affirmé hier, le directeur d’étude au ministère algérien de l’Intérieur en charge du dossier des migrations, Hassan Kacimi. Ce dernier qui intervenait sur les colonnes d’un confrère, a tiré la sonnette d’alarme contre cette attaque insidieuse qui menace le pays. «On cherche à faciliter l’arrivée en masse de terroristes de la région d’Alep en Syrie vers l’Algérie via le Niger et le Mali.

Ces derniers détiennent de faux passeports soudanais» a affirmé Hassan Kacimi, expliquant la fuite de ces terroristes par l’approche du retrait des forces américaines de la Syrie. Les combattants de Daesh et après leur défaite en Syrie et en Irak tentent donc de se redéployer dans d’autres zones, comme au Maghreb et notamment en Algérie. Les terroristes de Daesh utilisent comme couverture pour leur déplacement, les mouvements migratoires en provenance des pays en conflit. Et même si ces mouvements migratoires venus de Syrie, de Palestine et du Yémen ne sont pas massifs, ils restent tout de même importants. Mais le plus préoccupant, comme l’a souligné M. Kacimi «est que ces personnes empruntent des circuits encadrés par des groupes armés, ce sont les routes migratoires des djihadistes […]. Nous assistons à un redéploiement, une exfiltration d’anciens membres de groupes armés avec tentatives de remonter vers le territoire national».

La menace aux frontières de l’Algérie a été confirmée également par une autre source sécuritaire qui a assuré hier que les autorités algériennes ont décidé de refouler de manière systématique tous les migrants arabes tentant d’accéder au territoire national à partir des frontières sud, en raison du «risque djihadiste accru». Selon cette source, cité par TSA, «l’Algérie craint que le Niger, par le biais de la plateforme d’Agadez, soit en passe de devenir une route migratoire empruntée par les djihadistes syriens venant principalement d’Alep». «Plus grave encore, ces migrants arabes au Niger et au Mali sont escortés par des groupes armés. Nous suivons le dossier avec beaucoup de préoccupation», a indiqué la même source assurant que l’armée algérienne est en alerte pour faire face à de telles menaces. Il faut dire que l’organisation État islamique (EI) malgré ses déboires en Syrie ou en Irak, est loin d’être défaite.

De l’Afghanistan à la Libye, en passant par le Yémen, elle reste présente dans une dizaine de pays, notamment en Afrique où elle s’appuie sur l’allégeance de groupes extrémistes déjà existants. Elle mise sur son développement dans de nouveaux territoires et pour réaliser cet objectif, l’EI se concentre de plus en plus sur l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, comme l’ont affirmé plusieurs experts dans le domaine sécuritaire. Bruce Hoffman, le directeur du Centre for Security Studies à l’université de Georgetown, a affirmé, il y a quelques mois, que des centaines de combattants de l’EI, hautement entraînés, ont fui la Libye en traversant les vastes zones non gouvernées du Niger. Il y a lieu de rappeler également le rapport onusien du mois d’août dernier et qui a annoncé le retour de plus d’un millier de terroristes maghrébins, dans leurs pays d’origines. Ces extrémistes qui rentrent, représentent un immense défi de sécurité pour tous les pays de la région.

Le rapport a révélé un record de recrutement de Marocains et de Tunisiens avec, respectivement, 1623 et 2926 terroristes. Loin derrière, l’Algérie compte 170 terroristes, dont presque la moitié (87) sont, d’après ce rapport, rentrés avant janvier 2016 au pays. Ainsi donc, le danger guette l’Algérie de toutes parts. Il y a les frontières du Sud, celles avec la Libye mais aussi les frontières est et ouest. Avec un menace aussi persistante, il est à se demander comment des organisations de défense des droits de l’homme continuent de dénoncer le refoulement des migrants. L’Algérie devra-t-elle sacrifier la sécurité des millions d’Algériens pour satisfaire ces organisations?