Médecine vétérinaire: vers l’allongement de la durée de la formation universitaire à 6 ou à 7 ans

Médecine vétérinaire: vers l’allongement de la durée de la formation universitaire à 6 ou à 7 ans

ALGER – Le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Cherif Omari a fait savoir, mercredi à Alger, que la durée de la formation universitaire du médecin vétérinaire, de 5 ans actuellement, sera allongée pour durer six (06) à sept (07) ans, relevant que cette mesure pourrait être appliquée dès la prochaine rentrée universitaire.

« Cet amendement a pour objectif d’adapter la formation aux besoins de cette profession sensible pour la santé animale et humaine », a précisé le ministre lors d’une plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions sur le texte de loi amendant la loi les activités de médecine vétérinaire et de protection de la santé animale.

Affirmant qu’une durée de cinq ans était insuffisante pour la formation d’un médecin vétérinaire, M. Omari a assuré que cette durée sera allongée à 6 ou à 7 ans dès la prochaine rentrée universitaire si toutes les mesures étaient prises, tout en introduisant les spécialités de poste graduation.

De son côté, le membre du Conseil, Ali Djerbaa du parti du Rassemblement national démocratique (RND), a estimé dans son intervention, que la durée de la formation vétérinaire était insuffisante pour prendre connaissance de tous les aspects liés à cette profession.

S’agissant de l’autre revendication, objet de la majorité des interventions, relative à l’augmentation du nombre des vétérinaires praticiens dans tout le pays, estimé à 20.000 dont 3.000 fonctionnaires, le ministre a révélé l’élargissement, dans l’avenir, des fonctions relatives à cette discipline en appuyant, notamment, les bureaux d’hygiène communale.

Pour sa part, le sénateur Slimane Ziane du parti du Front de libération nationale (FLN) a affirmé dans son intervention que le manque de vétérinaires entrainait une détérioration du contrôle sanitaire des animaux, tandis que Noureddine Bellatrache, de la même formation politique, à imputé ce manque à la « sous estimation, par les pouvoirs publics, de cette profession en dépit de son importance économique et stratégique ».

De son côté, Fouad Sebouta de la même formation politique a appelé, dans son intervention, à l’augmentation des salaires des médecins vétérinaires afin de les motiver à s’engager dans cette profession, faisant savoir que 17.000 vétérinaires exerçaient actuellement dans le secteur privé contre 3.000 dans le secteur public, justifiant cet écart par les faibles salaires offerts par de ce dernier.

A ce titre, le ministre a estimé que « les salaires des vétérinaires sont relativement acceptables et sont supérieurs à ceux des ingénieurs agronomes, à titre d’exemple, d’autant plus que la durée de formation universitaire est la même, à savoir 5 années ».

Concernant le problème du recours aux laboratoires étrangers au lieu des laboratoires nationaux, en cas d’enregistrement d’épizootie nécessitant des vaccins, le ministre a mis en exergue le niveau élevé des compétences nationales, avant de souligner que la détermination du type des virus mortels a besoin de données internationales, voire même l’importation des vaccins.

Le ministre a annoncé, dans ce contexte, la révision des statuts du Laboratoire national de santé vétérinaire d’El-Mohammadia (Alger) en vue de lui donner une plus grande opportunité en terme de financement et étendre, partant son champ d’intervention.

Les autres interventions ont porté sur le problème des médicaments servant à l’engraissement du bétail, lesquels sont en vente non contrôlée sur les marchés, ainsi que sur leurs répercussions dangereuses sur la santé des consommateurs.

Les intervenants ont également appelé l’Ordre national des vétérinaires algériens, créé par le texte de loi modifié, à déclarer immédiatement les pathologies et épizooties affectant les animaux, notamment les pathologies contagieuses à transmission rapide.

Les mêmes intervenants ont, d’autre part, appelé le Gouvernement au plafonnement des honoraires des vétérinaires privés qui doivent également être astreints à se déplacer auprès des éleveurs, à la lutte contre les abattoirs anarchiques, ainsi qu’à la consolidation de l’hygiène dans les abattoirs communaux et privés.

Ils ont également appelé à  » na pas attendre la survenue de désastres pour modifier les lois », faisant allusion à l’épizootie de la peste des petits ruminants qui a affecté le bétail, l’été dernier, et qui a poussé, selon certains intervenants, le Gouvernement à accélérer l’amendement de la Loi relative à la santé animale.

Le ministre a assuré, dans ce sens, que toutes les propositions des membres du Conseil de la Nation, seront examinées et prises en considération, à travers l’élaboration de textes d’application de la loi.

Dans son rapport préliminaire sur le texte de loi, la Commission de l`agriculture et du développement rural au Conseil de la nation a estimé que la création, par le texte de loi d’un nouveau organisme vétérinaire, qui est  » l’Ordre national des vétérinaires », est à même de structurer et organiser cette profession, de consolider la sécurité alimentaire du pays et de préserver les investissements de l’Etat dans le domaine de la santé animale.

Ladite Commission s’est félicitée des amendements contenus dans le texte de loi, qui sont en accord avec les standards internationaux et garantissent aux vétérinaires le développement de leurs compétences, améliorent la sécurité sanitaire et contribuent à la stabilité de l’activité des éleveurs.

A rappeler que le Conseil de la nation votera, jeudi, le texte de loi.