Maître Bouchachi à Bouira : «Pour une période de transition assez raisonnable»

Maître Bouchachi à Bouira : «Pour une période de transition assez raisonnable»

Invité par les avocats de Bouira qui ont organisé, durant la journée d’hier, une grande marche en soutien au mouvement populaire, Maître Mustapha Bouchachi a animé une conférence au niveau de la salle des spectacles de la Maison de la Culture Ali-Zamoum devant plus d’un millier de citoyens issus de divers horizons.

Lors de son allocution, et après avoir rappelé l’historique du mouvement et la nécessité de le maintenir sous sa forme actuelle, à savoir que le seul représentant reste le peuple en entier, maître Bouchachi a eu à éclairer un peu sa pensée concernant l’avenir du mouvement de l’Algérie.

Ainsi, lors des débats, le conférencier a donné sa vision de sortie de crise qui consisterait d’abord, et cela est inévitable, en la démission de tous les tenants de l’actuel pouvoir depuis le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, en passant par le gouvernement Bedoui et le Conseil constitutionnel.

Une fois tous ces leviers de pouvoir actuel qui ne sont réellement que les résidus de l’ancien système honni par le peuple et dont le départ est l’une des principales revendications de la rue, levés, maître Bouchachi préconise que cela soit annoncé par le Haut Conseil à la sécurité.

Un Haut Conseil à la sécurité dont la colonne vertébrale reste l’armée, que le conférencier désigne comme interlocuteur ou acteur incontournable dans l’accompagnement du mouvement pour réussir la transition et l’avènement de la IIème République et dont le discours du général de corps d’armée, concernant la position de l’armée qui restera toujours aux côtés du peuple, est très bien apprécié par le conférencier.

Ainsi, maître Bouchachi dira que le Haut Conseil à la sécurité doit installer une instance présidentielle composée de trois ou quatre personnalités consensuelles ; puis un gouvernement de transition composé de technocrates. Une fois les institutions transitoires installées et en fonction, des initiatives seront offertes au peuple à travers les structures existantes comme les partis ou les associations, ainsi que d’autres formes d’organisations ou de nouvelles structures , pour débattre en toute liberté de l’avenir du pays dans des places publiques ou des salles , afin d’arriver à sortir avec des représentants démocratiquement élus et pouvant participer à l’édification de nouvelles structures et même penser sur les mécanismes ; comme la Constituante ou une révision profonde de l’actuelle Constitution pour consolider l’Etat de droit, où la démocratie telle que nous la connaissons dans les pays développés ne sera pas un vain mot.

Et pour réussir un tel pari, le conférencier dira que la période de transition doit être assez longue pour ne pas se précipiter aux élections, au risque d’échouer dans le saut démocratique, ce qui sera dramatique pour le pays puisque les résidus du système sont toujours là et guettent la moindre brèche pour s’accrocher et rebondir ou revenir sous une autre forme. Et le conférencier d’illustrer ces tentatives par l’installation du nouveau président du Conseil constitutionnel quelques heures après la démission de Belaïz, afin de piéger le peuple et de lui imposer un autre personnage issu du système.

Y. Y.