M. Chems Eddine Chitour, professeur émérite à Polytechnique d’Alger, à propos des ressources énergétiques : « Un état des lieux s’impose »

M. Chems Eddine Chitour, professeur émérite à Polytechnique d’Alger, à propos des ressources énergétiques : « Un état des lieux s’impose »

« Selon toute vraisemblance, les 14 pays membres de l’OPEP, devrait procéder à la diminution de la production pétrolière mise sur le marché énergétique, autour d’un million de barils par jour », c’est ce qu’a indiqué hier le professeur Chems Eddine Chitour, professeur de thermodynamique à l’école polytechnique d’Alger.

S’exprimant lors de son passage sur les ondes de la radio nationale Chaîne III, il a souligné que  ces derniers temps il y a une épreuve de force entre les grands producteurs de l’or noir, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie, et la réduction de la production est fortement probable.

« Ceci dit, cette diminution nous fera gagner quelques dollars, mais jusqu’à quand ? ». « Les accords sont fragiles et dans quelques mois, prévient-il, il se peut qu’on revienne à la case départ ». Tout en insistant sur la nécessité de chercher à construire une véritable économie de développement.

« Je suis de ceux qui croient que l’Algérie peut réellement se tirer de la rente ». Appuyant ses dires, l’invité de la rédaction a proposé de faire un état des lieux sur le potentiel des ressources énergétiques fossiles et des énergies alternatives du pays. « A partir de cela on peut avoir une idée sur ce qu’on peut faire et ensuite il faut tracer une perspective.

C’est-à-dire savoir comment faire et agir pour réaliser, d’ici 2030, une transition énergétique et un changement de paradigme en impliquant tout le monde.

Il faut que le citoyen soit impliqué. L’Etat, appuie-t-il, ne peut plus et ne doit plus décider tout seul : « Si on veut que les décisions soient appliquées sur le terrain, il est important que les citoyens « soient partie prenante » a-t-il ensuite insisté.

Quelle est la part des énergies renouvelables en Algérie ? s’interroge-t-il, avant d’ajouter « si nous faisons la comparaison avec les pays voisins la part des énergies renouvelable est faible. » Il faut, estime-t-il se poser la question de savoir comment aller vers cette transition, sachant que le plus grand gisement de l’Algérie repose en premier lieu sur les économies d’énergie.

Allant plus loin dans ses déclarations, il a indiqué que « l’économie de 10% des 50 millions de tonnes consommés annuellement en Algérie, sous forme de carburant et d’électricité, permettrait, de gagner cinq fois plus « que ce que nous essayons d’obtenir à l’OPEP ». Mettant l’accent sur le déficit financier qu’a enregistré l’Algérie depuis la chute des prix de pétrole en 2014, il a indiqué que « ce déficit financier va atteindre 20 milliards de dollars ».

Le pays, se trouve dans une « année charnière ». « Il nous faut, prendre des décisions et savoir ce que nous devons faire et par quels moyens nous pouvons y arriver, tout en protégeant les couches sociales à faible pouvoir d’achat » a-t-il précisé.