Lutte anti-cancer à Mostaganem : Des efforts en attendant la réception du service radiothérapie

Lutte anti-cancer à Mostaganem : Des efforts en attendant la réception du service radiothérapie

La wilaya de Mostaganem a franchi, ces dernières années (2015-2019), des pas jugés importants dans le cadre du plan national de lutte contre le cancer, des efforts appelés à être consolidés avec la réception prochaine d’un service de radiothérapie.

Ces efforts louables se traduisent par l’intérêt accordé au dépistage précoce, l’amélioration du traitement chirurgical et de chimiothérapie, la fourniture du médicament et le rapprochement des établissements sanitaires des maladies. A cela s’ajoutent la formation continue des praticiens, la coordination et la complémentarité entre les secteurs public et privé, la prise en charge de l’Etat et les actions de solidarité sociale menées par des associations caritatives et bénévoles, en attendant la réception et l’équipement du service de radiothérapie. Le service prévention à la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Mostaganem a enregistré une hausse des cas de cancer de 10.744 en 2015 (année de référence) à 18.112 en 2018.

Le nombre des nouveaux cas de cancer dépistés cette année a atteint 826 dont 57% des personnes en âge moyen (20 à 60 ans) et 7 % chez les enfants (24 cas). Le chef du service précité, Dr Mohamed Benahmed a déclaré, en se référant à l’année 2015, que la wilaya de Mostaganem occupe la première place à l’échelle régionale (ouest et sud-ouest) du point de vue cancer chez la femme avec un taux de prévalence de 104,5 cas sur 100.000 habitants (la moyenne nationale est de 111,8 sur 100.000) et la troisième chez l’homme avec 70,6 cas pour 100.000 derrière les wilayas de Tlemcen et Oran (100,2 cas pour 100.000).

Le même responsable a souligné que les cas de différents types de cancer sont en croissance permanente passant de 54,4 cas sur 100.000 habitants en 2015 à 63,5 sur 100.000 l’année dernière. Les services de la santé de la wilaya de Mostaganem misent, pour réduire la prévalence, sur la prévention contre les risques de cette maladie chronique et incurable dont notamment l’obésité, la sédentarité, l’alcoolisme et le tabagisme, a-t-il fait savoir, citant aussi la prise en charge médicale et le dépistage précoce à la faveur de la disponibilité de centres de soins.

Dans le cadre du plan local de lutte contre le cancer, il a été procédé en 2015 à la dotation des structures sanitaires de deux nouveaux laboratoires (privés) d’anatamo-cyto-pathologique, de 12 services d’imagerie médicale dans trois hôpitaux et six établissements de santé de proximité et trois privés) et de 18 services d’analyses biologiques (trois hôpitaux, onze établissements de santé de proximité et quatre privés). A ces structures, s’ajoutent quatre unités de dépistage précoce du cancer du col de l’utérus (24 en 2015) et 3 cliniques mobiles (3 en 2015) encadrés par 12 médecins et biologistes qui mènent le dépistage des maladies au niveau des Établissements publics de santé de proximité (EPSP).

Dans l’attente de la réception et l’équipement du service de radiologie

En dépit de l’ouverture d’un hôpital anti-cancer à Mazaghran et sa dotation en staff médical, l’augmentation des capacités de dépistage précoce et de diagnostic et le renforcement du service de chirurgie de l’hôpital de Mostaganem, le plan préventif et thérapeutique anti-cancer demeure «amputé», selon Dr Benahmed. L’espoir est fondé sur le service de radiothérapie qui sera livré vers la fin de l’année en cours après 36 mois de travaux et qui s’avère nécessaire pour le centre hospitalier universitaire (CHU) de 240 lits à Kharouba, qui sera équipé en matériels requis après l’aval du ministère de tutelle et l’inscription de cette opération pour le mois de mars prochain.

La DSP a eu recours pour soutenir «l’hôpital du jour» du cancer de Mazaghran au concours d’une unité d’hémophilie en collaboration avec le centre anti-cancer (CAC) de la wilaya de Tlemcen et à la formation 32 généralistes pour la prise en charge des malades dont 6 formés cette année et 3 spécialistes en oncologie pédiatrique, a indiqué la même source . Il a été décidé l’ouverture prochainement d’un centre au profit des associations pour l’hébergement des accompagnateurs des malades à proximité de l’hôpital du jour de Mazaghran. Des associations caritatives, des bienfaiteurs et des bénévoles constituent, dans les dernières années, un fort soutien aux malades et à leurs familles surtout les plus démunies et celles résidant dans les zones rurales, a affirmé Dr Kara Wahib chirurgien et président de l’association «Kheir bila houdoud» (Bienfaisance sans limites) de Mostaganem .

Dr Kara qualifie ces associations de «porte-voix» des malades et «canal» pour exprimer leurs préoccupations et faire part des difficultés qu’ils rencontrent dans leur quête de traitement. Ces associations doivent adhérer à la stratégie de prévention et de dépistage précoce du cancer, a-t-il dit, assurant que le cancer peut être traité avec succès et à moindre coût en cas de dépistage précoce. A ce sujet, il a soutenu que le dépistage précoce peut augmenter le taux de guérison chez la malade en cas de cancer du sein de 30 à 40 %. Dans ce contexte, Dr Kara a appelé à généraliser la technique de mammographie surtout aux familles pauvres qui ne disposent pas de moyens pour la pratiquer chez les privés (5000 DA) et aux femmes susceptibles de contracter un cancer.

Au passage, il a valorisé les importantes étapes en matière de lutte contre le cancer franchies dans la wilaya qui, disposant d’une seule salle au niveau du service des maladies internes il y a 10 ans, s’est dotée d’un service de chimiothérapie à Mazaghran et d’un autre de chirurgie en attendant le service de radiothérapie de Kharouba. L’association «Kheir bila houdoud» œuvre, depuis 2012 avec d’autres associations au sein d’un groupe caritatif composé de bienfaiteurs, de donateurs et de bénévoles à organiser des campagnes de sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer, surtout celui du sein qui occupe la première place dans la wilaya de Mostaganem, suivi de ceux de la prostate, du rectum, du colon et du poumon.