L’université en grève depuis 15 jours: Le mouvement se corse à Tizi Ouzou

L’université en grève depuis 15 jours: Le mouvement se corse à Tizi Ouzou

Les choses ne semblent pas s’arranger à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dont le campus de Tamda est en grève illimitée depuis deux semaines.

Un débrayage auquel ont appelé, pour rappel, les comités d’étudiants de la faculté des sciences humaines et sociales. Hier encore, les étudiants scolarisés à Tamda ont observé un énième rassemblement de protestation devant le siège de leur administration pour dénoncer l’absence totale de réaction de la part des responsables concernant les revendications exprimées depuis plusieurs semaines. Les étudiants observent, presque chaque jour, des sit-in, notamment au niveau du campus de Tamda, devant le siège de l’administration, mais aussi au campus de Hasnaoua, en face du rectorat, afin d’interpeller le premier responsable de l’université. Plusieurs revendications sont mises en avant par les protestataires qui sont aussi passés à une autre étape de la protestation, en bloquant carrément le transport universitaire, hier, dès les premières heures de la matinée.

Ces derniers expliquent cette action par le fait que le nombre de bus de transport universitaire qui desservent le campus universitaire de Tamda est insuffisant, ce qui engendre des retards permanents pour arriver le matin dans les amphis et pour rentrer le soir chez eux. Hier donc, le transport universitaire étant à l’arrêt, une grande anarchie a régné au niveau des principales stations de transport de voyageurs situées notamment à proximité du chef-lieu de wilaya, puisque des milliers d’étudiants ont été obligés de se rabattre principalement sur le transport public de voyageurs afin de rejoindre les autres campus universitaires qui ne sont pas concernés par la grève de Tamda. Les étudiants soulèvent aussi plusieurs problèmes d’ordre pédagogique, notamment celui de l’insuffisance des enseignants, mais également le fait que la majorité de leurs enseignants est constituée de vacataire, ce qui influence, selon les étudiants concernés, négativement le déroulement de l’année universitaire.

Les protestataires parlent en outre de l’état des amphithéâtres qui laisse à désirer et qui ne réunit de ce fait guère de bonnes conditions pour le déroulement des cours. Il en est de même de la situation administrative où, affirment les grévistes, les choses sont loin de marcher comme sur des roulettes. Il y a lieu de souligner qu’en plus des étudiants de la faculté des sciences humaines et sociales, ceux de biologie se sont joints à leur tour à ce mouvement de protestation qui commence à prendre un virage dangereux car les étudiants ont menacé, hier, de porter leurs mouvement de protestation dans la rue en cas d’absence de réaction rapide des responsables concernés. Il y a lieu de rappeler en outre que l’université de Tizi Ouzou, depuis quelques années, est prise en otage à des fins politiciennes et les étudiants ayant souvent des intentions louables et légitimes tombent facilement dans le traquenard de ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre, afin de tenter de déstabiliser la région par tous les moyens.

Il y a eu à maintes reprises des actions de protestation à l’université de Tizi Ouzou, ces dernières années, où les revendications brandies ne sont souvent que la face visible de l’iceberg puisque d’autres raisons et motivations se cachent derrière cette façade revendicative légitime. Fort heureusement, ces derniers temps, les étudiants de l’université de Tizi Ouzou sont de plus en plus vigilants et ne tombent pas facilement dans les pièges tendus par ceux qui font de la politique politicienne sur le dos de jeunes étudiants sincères. Ces derniers ne doivent en fait penser qu’à leur avenir professionnel qui doit impérativement passer par un parcours universitaire digne de ce nom et loin d’être entaché par des mois et des mois de grève qui porteront sans doute atteinte à la qualité de leur cursus et à leur formation, ce qui ne manquera pas de se répercuter négativement, faut-il le rappeler, sur leur chance d’aboutir à un avenir professionnel radieux.