LFC 2015, importation… Les prix des véhicules d’occasion flambent

LFC 2015, importation… Les prix des véhicules d’occasion flambent

Le marché des véhicules d’occasion ou neufs affiche des prix en continuelle hausse depuis quelques temps. Ceci intervient suite notamment à l’imposition de la nouvelle taxe sur le véhicule dans la loi de finances complémentaire 2015 et aussi l’entrée en vigueur des conditions et modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs.

Comme attendu, les concessionnaires ont vite fait d’ajuster leurs prix en fonction de la nouvelle taxe engendrant ainsi une hausse variant entre 30.000 et 100.000 DA selon le type du véhicule. Une hausse chez les concessionnaires de véhicules neufs qui a eu son onde de choc sur le marché de véhicules d’occasion. Ce marché qui représentait d’habitude un refuge pour ceux qui ne pouvaient accéder au neuf connaît ces derniers mois une courbe ascendante des prix. Difficile donc la bonne occase puisque le cours suit la tendance du neuf.

Cette tendance est facilement observable à toutes les villes du pays. A Oran, les marchés des Castors et de St-Eugène, mêmes s’ils sont informels, renseignent sur la tendance des cours. Sofiane, un jeune de 25 ans, se rend depuis des mois au marché des véhicules d’occasion pour acheter une voiture.

A force de fréquenter ces lieux, il est devenu expert du métal et connaît les prix de tous les types de véhicules. Si un éventuel acheteur le sollicite, il peut même lui conseiller les modèles qui ont la cote. Pour notre interlocuteur, le marché d’occasion n’a pas connu de baisse des prix depuis janvier dernier. Les prix ne cessent d’augmenter « à cause de cette taxe qui a été imposée aux concessionnaires ». « Si auparavant, les gens se dirigeaient vers le marché d’occasion en étant sûr de trouver leur bonheur à bon prix, aujourd’hui, ce n’est plus le cas, tellement c’est devenu très cher une voiture d’occasion !

La preuve, je me rends depuis des mois à ce marché et je n’ai pas encore trouvé la voiture qui corresponde à mon goût et à mon budget». On dit qu’il faut s’armer de patience pour faire les bonnes affaires. Mais pour Sofiane, cette recette n’a pas marché cette fois-ci. Pour acquérir un véhicule « potable », il faut revoir son budget, car les cours ne sont pas près de devenir plus cléments.

Certaines marques sont indétrônables sur le marché. Elles ont toujours la cote, quelles que soient les circonstances. Il s’agit de voitures qui ont fait leur preuve sur le terrain et qui sont très demandées. Un connaisseur nous dit qu’« avant d’acheter une automobile d’occasion ou neuve, il faut d’abord se renseigner sur la pièce détachée. Une voiture dont la pièce détachée est chère et rare ne peut que t’apporter des ennuis à l’avenir.

La preuve, de magnifiques voitures sont sur le marché avec des moteurs irréprochables mais ne sont pas très demandées à cause de leurs pièces détachées qui coûtent cher. L’autre aspect qu’il faut prendre en compte dans une voiture est sa stabilité sur la route et dans les longs trajets». Pour ce connaisseur, c’est ce qui explique que certaines voitures sont plus demandées que d’autres et se vendent plus facilement.

Un aperçu sur ces perles rares qui se font désirer. La star du marché actuellement est la Picanto, nous fera savoir le jeune Sofiane. La neuve est à 1.360.000 DA tandis que l’occase, année 2014 et 2015, varie entre 115 et 120 millions de centimes. Vient en 2ème position la Clio campus qui est cédée à pas moins de 120 millions de centimes, année 2012.

La Toyota Yaris a aussi la cote atteignant plus de 110 millions de centimes (année 2009). L’Atos est également recherchée, son prix 80 millions de centimes (année 2011). Vient ensuite l’Accent et l’Ibiza pour augmenter la concurrence entre les voitures européennes et asiatiques. Pour Sid Ahmed, propriétaire de plusieurs véhicules, qui se rend souvent au marché d’occasion pour renouveler son parc roulant, trois marques ont actuellement la cote, la Picanto, l’Atos et l’Ibiza.

Notre interlocuteur souligne à son tour que le marché a connu des perturbations ces derniers mois spécialement après l’application de la nouvelle taxe sur les véhicules. « Ce qui a augmenté le prix des voitures d’occasion c’est la baisse de l’importation et le retard de livraison des voitures neuves commandées. Deux facteurs qui ont eu leurs répercussions sur le marché d’occasion », nous a expliqué un courtier.

En effet, selon les statistiques, la facture des importations des véhicules a reculé durant le premier semestre à près de 2,13 milliards de dollars, soit une baisse de 820 millions de dollars (-27,86%), selon les données du Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (CNIS). De janvier à juin 2015, le nombre des véhicules importés s’est établi à 180.088 véhicules contre 230.677 unités sur la même période de comparaison de 2014 (-22%), précise la même source.

Cette baisse des importations des véhicules intervient suite aux décisions prises par le gouvernement pour assainir le marché de l’automobile qui s’est caractérisé ces dernières années par de profonds dysfonctionnements et pratiques illégales relevés par le ministère du Commerce dans une récente étude.

Rappelons que les conditions et modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs ont été recadrées par un nouvel arrêté interministériel publié au Journal officiel no 41.

Ce nouvel arrêté vient préciser les modalités de prise en charge des opérations d’importation de véhicules neufs et spécifiques ainsi que les documents à présenter lors de la domiciliation bancaire. Le texte définit la prise en charge des opérations d’importation de véhicules neufs engagées à travers des commandes ayant fait l’objet d’une expédition directe à destination du territoire douanier national avant la date du 15 avril 2015.

L’article 23 de ce décret précise que ‘’les concessionnaires ne sont pas autorisés à vendre les véhicules importés qui doivent répondre aux normes de sécurité reconnues à l’échelle mondiale, que dans le cadre du réseau de distribution pour lequel ils sont dûment agréés par les services habilités du ministère de l’Industrie».

Les véhicules neufs doivent être introduits sur le territoire national au plus tard six mois après le 23 mars 2015, est-il souligné. «Ne sont pas concernés aussi, les véhicules neufs importés s’inscrivant dans le cadre de marchés publics, sous réserve de l’attribution provisoire du marché, avant le 15 avril 2015, suivie d’un visa de la commission des marchés publics compétente».