Les Français exigent la réduction des prix du gaz !

Les Français exigent la réduction des prix du gaz !

2014-gazsite_597952483.jpgLes entreprises énergétiques européennes ont saisi l’occasion du premier Forum Algérie-Union européenne sur l’énergie pour faire pression sur le gouvernement afin de réduire les prix du gaz pour les contrats à venir, au vu de la conjoncture mondiale.

Ce premier forum sur l’énergie, qui s’est déroulé à l’hôtel Aurassi, a réuni 700 entreprises dont 400 européennes et 300 algériennes, parmi lesquelles Sonatrach et Sonelgaz.

Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Mémorandum de partenariat stratégique Algérie-UE, signé en juillet 2013, couvrant essentiellement les branches des hydrocarbures, énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, la réforme du cadre juridique, le développement des infrastructures et le transfert de technologie.

Toutefois, l’Algérie est déterminée à maintenir ses engagements en matière de stratégie de développement de la branche exploration-production malgré la baisse des cours du brut, a assuré le ministre de l’Energie, Salah Khebri, lors de ce premier forum Algérie-UE sur l’énergie.

Rappelant que l’Algérie a développé ses capacités d’exportations des hydrocarbures pour assurer un approvisionnement sûr et continu de ses clients en maintenant son «statut de fournisseur fiable même dans les conditions les plus difficiles», tout en faisant savoir que la capacité d’exportation gazière du pays a été portée à près de 90 milliards m3/an dont plus de 50 milliards m3/an via les trois gazoducs dédiés à l’Europe, et le reste sous forme de GNL.

De plus, il a précisé que l’Algérie opte pour les contrats à long terme, soulignant qu’on ne peut vendre le gaz à bas prix à des entreprises pour qu’elles le revendent plus cher sur le marché libre.

Dans ce sens, il a noté que les coûts d’extraction et de transport du gaz sont élevés, ce qui justifie son prix, contrairement au pétrole, ce qui induit la volonté du gouvernement de poursuivre les contrats à long terme, en soulignant que le gaz nécessitant des investissements colossaux, les banques et les organismes de financement exigent des contrats d’achat à long terme et n’acceptent pas d’accorder leurs prêts pour des contrats à court terme.

M. Khebri a soutenu que l’Algérie ne pouvait plus continuer à avoir une électricité basée uniquement sur le gaz et le diesel, d’où la nécessité de diversifier son mix énergétique en exploitant l’immense gisement solaire dont dispose le pays.

A ce propos, le ministre a indiqué que les énergies renouvelables étant plus onéreuses que les énergies fossiles, ce qui explique que tous les pays qui ont introduit ces énergies avaient mis en place une caisse pour subventionner le différentiel des prix, tout en précisant que les investissements inscrits dans le cadre du programme national des énergies renouvelables ne seront pas directement financés par l’Etat, mais le seront par des opérateurs algériens et étrangers. Pour le ministre, l’un des objectifs de ce forum est, justement, d’attirer les entreprises européennes vers ce programme des énergies renouvelables.

Ces entreprises qui produisent de l’électricité à partir des énergies renouvelables auront la garantie de vendre leurs productions sur une période de 20 années, a affirmé le ministre de l’Energie, ajoutant que la réglementation algérienne garantissait aux entreprises, qui produisent de l’électricité à partir des énergies renouvelables, des tarifs leur permettant de recouvrer leurs charges et de réaliser des bénéfices.

Grâce aux premières centrales électriques mises en place en Algérie, la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables atteindra les 368 mégawatts d’ici à la fin de l’été 2016, une première étape d’un programme qui table sur une production de 22.000 mégawatts d’électricité à partir du renouvelable à l’horizon 2030, a-t-il rappelé.

Pour sa part, le commissaire européen à l’Energie, Miguel Arias Canete, a considéré que l’Algérie avait commencé à développer les énergies renouvelables au moment adéquat, c’est-à-dire au moment où le coût de ces énergies commence à baisser, en ajoutant que pour la partie européenne, le forum constitue un premier pas dans un long processus de partenariat entre l’Algérie et l’Europe et un esprit de coopération pour relever tous ces grands défis dans le secteur de l’énergie que les deux parties doivent faire face dans le futur.