Les Algéreins ont entamé le Ramadhan hier: Un mois qui change nos habitudes

Les Algéreins ont entamé le Ramadhan hier: Un mois qui change nos habitudes

Le Ramadhan de cette année devance l’été de quelques jours, mais déjà le mercure fait des siennes. Les températures enregistrées au premier jour annoncent la couleur. En sera-t-il de même au niveau des marchés ?

Bienvenue, donc, à ce mois sacré qui va mettre un peu de piment dans la vie des Algériens. Car, il faut bien admettre, malgré son rythme quelque peu fatigant, ce neuvième mois de l’année hégirienne est apprécié par beaucoup. Particulièrement la gente féminine, car c’est le mois qui la repose de la préparation de plusieurs repas quotidiens, même si en pareille période, le f’tour, principal repas de la journée demande plus de disponibilité. Mais les femmes savent s’organiser en conséquence.

Ainsi, les boureks sont roulés à l’avance et soigneusement congelés, les poivrons et les piments grillés et mis à mariner dans de l’huile d’olive et quelques gousses d’ail. Les cigares aux amandes sont également farcis, roulés et rangés dans une boîte au fond du congélateur. Des avances stratégiques qui répondent à l’esprit ordonné de beaucoup de femmes, surtout celles actives. Il est admis, donc, que ce mois de Ramadhan vient changer bien nos habitudes. D’abord, côté consommation et c’est là que le bât blesse, pendant le Ramadhan, les Algériens ont, pour une bonne part, les yeux plus gros que le ventre. Gaspilleurs, ils se trahissent par les tonnes de baguettes de pain jetées. Et qui a dit que pour le s’hour, s’envoyer des dizaines de brochettes de viande à Draria, pouvait être bon pour la santé ? C’est, hélas, la nouvelle trouvaille de jeûneurs nocturnes. Un comportement loin d’être en adéquation avec l’avis des nutritionnistes qui insistent sur l’importance d’éviter les excès et, surtout, de beaucoup boire pour éviter la déshydratation. L’aspect animation est bien celui qui fait la différence. C’est, d’abord, en direction de la mosquée pour la prière de Tarawith que les Algériens sortent massivement.

L’accomplissement de cette prière ne se faisant pas forcément dans la mosquée du quartier, il nécessite par conséquent l’utilisation du véhicule, d’où le décalage des bouchons diurnes, en temps normal, au soir pendant le Ramadhan.

Sécurité pour tous

Cette année encore, les autorités du pays ont décidé de mettre en place les adéquats moyens pour assurer la sécurité des citoyens. Aussi, elles mobilisent le plus grand nombre de leurs troupes pour assurer la protection des citoyens. Tout est fait pour que la ville sorte de sa léthargie habituelle et accueille avec force distractions et animation ses habitants. Les organisateurs d’évènements culturels n’ont pas été de main-morte pour agrémenter au mieux les soirées des jeûneurs.

Il y en aura pour tous les goûts, entre soirées chaâbies tant attendues par les mélomanes de ce style typiquement algérois et autres genres musicaux. La fête de la musique célébrée chaque année au mois de juin n’en sera que plus belle cette année. Une animation pour changer les comportements des gens et donner un autre air à la cité. Pour notre part, tout au long de ce mois sacré, nous donnons à lire à nos lecteurs un supplément Ramadhan. Nous n’oublierons pas cette année non plus d’agrémenter notre cahier de savoureuses recettes de cuisine. Quand l’ennui – et la faim – commencent à abattre certains jeûneurs dans leur bureau, ces recettes, disent-ils, les aident à passer le temps, en attendant l’heure du F’tour. Saha Ramadhankoum.