Lente reprise de l’activité commerciale à Tizi Ouzou

Lente reprise de l’activité commerciale à Tizi Ouzou

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Certains commerçants n’hésitent pas à profiter de telles occasions pour compenser le manque à gagner enregistré tout au long du reste de l’année.

Les Tizi Ouzéens viennent de traverser une fête de l’Aïd El Fitr qui les a saignés. En effet, alors que les augmentations des prix de tous les produits alimentaires avaient déjà commencé aux premiers jours du mois de Ramadhan, il faut dire que durant les trois jours ayant précédé la fête de l’Aïd el fitr, les prix se sont davantage enflammés à telle enseigne que le prix de la pomme de terre a atteint les 70 DA! un légume pourtant indispensable durant cette période de fête religieuse. Même hier, après la fin des deux jours officiels de l’Aïd, les prix n’ont pas connu de baisse, a-t-on constaté de visu notamment dans les marchés de fruits et légumes de la ville et de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou mais aussi dans d’autres localités de la même région. En effet, la fête de l’Aïd n’est pas encore terminée sur le terrain. Si officiellement, la fête en question ne devait durer que les deux journées de vendredi et samedi passés, il n’en demeure pas moins que les visites familiales se poursuivront encore durant toute cette semaine. C’est pourquoi, les prix des légumes et des fruits sont restés plafonnés. Même la pastèque, un fruit qui s’est vendu tout au long du mois de Ramadhan entre 35 et 40 DA le kilo, a vu son prix doubler durant cette fête de l’Aïd en atteignant les 70 voire les 80 DA. Il en est de même pour tous les autres produits sans compter les prix des vêtements pour enfants et des jouets qui ont atteint des seuils intolérables, il faut le dire. Certains commerçants n’hésitent pas à profiter de telles occasions pour compenser le manque à gagner enregistré tout au long du reste de l’année, de l’avis de certains parmi eux que nous avons questionnés sur les raisons de cette hausse vertigineuse des prix. Durant les deux jours de l’Aïd aussi, nous avons constaté que Tizi Ouzou et la Nouvelle-Ville étaient des villes mortes. Autant que la majorité des autres villes de la wilaya. Le service minimum a-t-il été assuré? Rien n’est moins sûr. En tout cas, pour siroter un café, il fallait vraiment bien chercher pour dénicher un café ouvert même pendant l’après-midi de la deuxième journée de l’Aïd El Fitr. Quant à un fast-food ouvert, il ne faut même pas prendre la peine d’aller à sa quête. Il n’y en avait pratiquement pas. Le transport était, toutefois, assuré mais pas suffisamment car, il y avait des centaines de passagers, surtout des familles, qui attendaient désespérément un bus ou un fourgon dans les différentes gares routières. La desserte vers les wilayas de Boumerdès et Alger ont été les plus gâtées grâce à la disponibilité du trafic férroviaire. Une chance donc pour ceux qui devaient se déplacer vers ces deux wilayas ou venir de ces localités vers la wilaya de Tizi Ouzou. Pour le reste, il y a lieu de rappeler que les journées de l’Aïd et à l’instar de l’année dernière, se sont déroulées, fort heureusement dans la tranquillité sans qu’il y ait aucun attentat terroriste à même de gâcher la fête comme ce fut le cas il y a quelques années. Il faut, en revanche, déplorer le nombre élevé d’accidents de voiture et de morts survenus durant les deux journées de l’Aïd et la veille de cette fête. Au total, 3 morts et 12 blessés ont été enregistrés dans la wilaya en trois jours, suite à des accidents de la route. Deux morts ont été déplorés à Aïn El Hammam et le troisième à Bouhinoun dans la commune de Tizi Ouzou. Sur un autre registre, il y a lieu de signaler que pas mal de jeunes voire des familles ont consacré la deuxième journée de l’Aïd à aller passer une belle journée au bord de la mer à Tigzirt ou Azeffoun. Après un mois d’abstinence, ça valait vraiment la peine. D’autres sont restés durant ces quarante-huit heures de fête religieuse en étant sous l’emprise d’un grand stress. Il s’agit des candidats à l’examen du baccalauréat qui débutera dès la fin de la semaine en cours. D’autres citoyens ont préféré le lit. Ils ont dormi tout au long de la deuxième journée de l’Aïd pour tenter de compenser, un tant soit peu et prématurément, les longues et interminables nuits d’insomnie des trente jours du mois de Ramadhan. En tout cas, après un mois de Ramadhan exceptionnel, fait de fêtes, de soirées artistiques quotidiennes, de jeûne et de nuits blanches, il faudra plusieurs jours pour que l’on puisse enfin parler de retour à la normale. Si tant qu’il y aura un retour à la normale car dans quelque jours, c’est aussi le début de la saison estivale…