Législatives à Bordj Bou-Arréridj: Un bon filon pour les jeunes

Législatives à Bordj Bou-Arréridj: Un bon filon pour les jeunes

À Bordj Bou-Arréridj, les premiers jours de la campagne électorale se sont déroulés dans l’indifférence totale des citoyens. Ces derniers ont même perdu toute curiosité, à telle enseigne que les rares meetings de chefs de parti n’ont pas attiré la grande foule. L’on a remarqué que lors des meetings, les places dans les salles de rencontre sont plutôt occupées par les parents et les proches des candidats.

Quelques tracts ont été distribués dans les quartiers mais sans grandes festivités à l’instar des législatives précédentes. Comparativement aux précédentes élections, à Bordj Bou-Arréridj du moins, les partis politiques ont de plus en plus de mal à convaincre. Le travail de communication s’avère, en effet, très difficile pour ces derniers qui n’arrivent pas à mobiliser leurs militants.

En fait, on voit de moins en moins de jeunes dans la rue distribuer les affiches et scander comme à l’accoutumée les slogans des partis politiques en lice. Certains avouent avoir choisi d’accomplir cette mission sans aucune conviction, mais, en revanche, pour gagner un peu d’argent. “C’est juste une occasion pour nous de gagner de l’argent puisqu’on est payé pour ce travail”, nous disent-ils. La rémunération varie, selon les candidats aux élections.

Il est ainsi proposé entre 1 000 et 2 000 DA par jour. “Nous devons remettre des affiches des partis”, alors que “nous ne sommes pas convaincus par ses orientations”, précisent ces jeunes, ajoutant que “c’est juste un travail pour nous”. En effet, certains candidats sont confrontés au problème de manque de militants pour certaines tâches qu’exigent pareille circonstance. Ils sont contraints, ainsi, de recourir aux services payants de ces jeunes pour mener, tant bien que mal, leur campagne. Par ailleurs, nombreux sont les Bordjis qui ne connaissent encore pas les noms des candidats en lice dans leur circonscription. Fait étonnant pour une élection dont les élus seront appelés “les représentants du peuple”. La confusion règne.

Pour les plus avertis, le changement de couleur politique de certains candidats n’est autre qu’une aberration. Plusieurs électeurs n’arrivent pas à comprendre comment les acteurs politiques acceptent facilement la transhumance à la dernière minute. Pire, il y a des listes qui ne contiennent même pas de noms et de photos de candidat. Pour ces législatives, la nouveauté, c’est sans conteste les visages floutés de certains candidates. “Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Comment vont-elles nous représenter si elles ne nous montrent pas leur visage ? Est-ce que c’est légal ?” Ce sont autant de questions que les citoyens se sont posées devant ces étonnantes affiches “dignes de films de science fiction”, ironise un passant.