Le RCD alerte sur une lutte de clans inquiétante !

Le RCD alerte sur une lutte de clans inquiétante !

Pour sauver le pays de l’impasse actuelle, le RCD a estimé que seule la mobilisation collective des forces patriotiques peut relancer l’espoir d’une transition démocratique.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut au sommet de l’État, essentiellement marquée par la lutte des clans, les dérives institutionnelles, l’instrumentalisation éhontée de la justice, les règlements de compte et le piétinement de la légalité constitutionnelle. En effet, le secrétariat national du RCD, qui s’est réuni hier à Alger en session mensuelle ordinaire, a estimé que “la défiance de l’autorité de l’État, l’émeute et la destruction de tous les corps de médiation sont les marques de l’ère Bouteflika depuis longtemps”, affirmant que cette situation s’est aggravée par “les abus et les dérives institutionnelles symbolisés par l’instrumentalisation éhontée de la justice dans les règlements de compte”. Abordant la destitution accélérée de Saïd Bouhadja de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN), le parti de Mohcine Belabbas a indiqué que cette démarche relève du “piétinement de la légalité constitutionnelle dans le fonctionnement de l’APN”, ajouté à tous les autres ingrédients, explique encore le RCD, qui “ont accéléré le délitement des institutions” et qui “ont inscrit l’Algérie dans le cercle très fermé des régimes absolutistes”. Pour illustrer cette situation, on ne peut plus kafkaïenne, le secrétariat national du RCD revient sur les derniers développements enregistrés au niveau des corps constitués, les vagues d’arrestations, de détention provisoire prolongée, mais aussi le piétinement de la présomption d’innocence, de la dignité humaine et du secret de l’instruction. Le RCD dira, en ce sens, que “l’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité dans les luttes de clans à l’intérieur du système prend ces derniers temps des proportions inquiétantes”, citant l’arrestation de six officiers supérieurs de l’Armée nationale populaire (ANP) accusés d’“enrichissement illicite” et de “trafic d’influence”, et leur placement en détention provisoire depuis trois semaines. Dans le même sillage, le RCD s’inquiète du sort de l’artiste Kamel Bouakaz, de l’ex-footballeur Fodil Dob et de trois journalistes qui, selon le RCD, semblent “subir un sort semblable”. Le constat établi, le secrétariat national du RCD s’indigne du “viol de la présomption d’innocence, de la dignité humaine et du secret d’instruction dans cette dernière affaire qui a fini par venir à bout du peu de crédit qui restait à cette institution”. Abordant la reconduction de l’actuel chef de l’État qui s’opère “en violation de la souveraineté populaire”, le RCD a estimé que les tenants et aboutissants de cette démarche amplifient “les concessions aux puissances étrangères” pour que le Président sortant brigue un cinquième mandat. Pour illustrer cet état de fait gravissime, le RCD citera un exemple édifiant, à savoir la signature cette semaine de deux contrats d’investissement de gré à gré en vente directe d’une valeur totale de 100 millions d’euros entre la compagnie nationale des hydrocarbures et Air Products (États Unis) au détriment d’une offre d’un groupe allemand, leader mondial dans les gaz industriels, qui, lui, avait proposé une offre moins onéreuse (62 millions d’euros). D’autant, souligne le parti de Mohcine Belabbas, que les Allemands avaient proposé un partenariat dans le respect de la règle 49/51%, et de s’inquiéter sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures “dont l’adoption annoncée pour le lendemain des présidentielles semble suivre la même logique”. Du reste, le RCD a rendu un vibrant hommage aux martyrs femmes et aux hommes qui ont structuré le combat libérateur contre la France coloniale. En outre, au plan organique, le RCD a dressé le bilan de l’université des jeunes progressistes qui s’était déroulée les 26 et 27 octobre dernier et a annoncé la tenue, le 24 novembre prochain, des assises constitutives des jeunes progressistes, des femmes progressistes, des parlementaires progressistes et des élus locaux progressistes, dont les structures ont été toutes installées.

FARID BELGACEM