Le pays comptera 55 millions d’habitants en 2100 ,La population algérienne va stagner et vieillir

Le pays comptera 55 millions d’habitants en 2100 ,La population algérienne va stagner et vieillir

64_slide_1_130615100442.jpg64_slide_1_130615100442.jpgNon seulement la population algérienne va stagner à partir de 2050 mais elle va être davantage confrontée à des défis en matière de santé et d’aide aux personnes âgées, dont le nombre sera de plus en plus important.

Tous les deux ans, l’ONU entreprend une évaluation des tendances démographiques, une analyse publiée régulièrement sous le titre “Perspectives de la population mondiale”. La dernière en date, présentée vendredi dernier, comprend les données de 233 pays à travers le monde dont l’Algérie.

Ainsi, les perspectives de la population algérienne publiées par le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (Daes) et établies jusqu’à 2100 font ressortir, principalement, “une forte décélération démographique, une nette baisse du taux de fécondité, un vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie”. La population algérienne passera, d’après les projections de l’ONU, de 39 millions d’habitants en 2013 à 46,5 millions en 2025 avant de stagner autour des 55 millions d’habitants entre 2050 et 2100. Cette situation serait due essentiellement à la tendance baissière de la fécondité observée, du reste, dans plusieurs pays en développement.

D’après le rapport onusien, le taux de fécondité en Algérie a baissé de 62%, entre 1975 et 2010, classant notre pays parmi les 15 ayant connu le changement le plus significatif à travers le monde concernant ce critère. L’étude de l’ONU établit, ainsi, que le taux de fécondité en Algérie est passé de 7 enfants/femme entre 1975 et 1980 à 2,7 enfants en 2005-2010 pour baisser encore progressivement avant d’atteindre 2,55 enfants en 2015-2020 et 1,9 enfant en 2045-2100, soit en-deçà du seuil de renouvellement des générations fixé à environ 2,1 enfants par femme. Une situation qu’on peut expliquer diversement par un ensemble de facteurs comme l’évolution du mode de vie, la diffusion de la contraception, l’éclatement de la cellule familiale, les problèmes économiques qui n’encouragent pas à fonder une famille, à procréer, etc. Dans les détails, la population algérienne continuera à augmenter dans une proportion de 17 à 18% jusqu’à à 2050, puis elle va chuter jusqu’à seulement 0,7% entre 2050 (population de 54,5 millions d’habitants) et 2100 (54,9 millions d’habitants). Pour ce qui concerne la pyramide des âges, la part de la population âgée entre 60 et 79 ans suivra une hausse continue puisqu’elle passera de 7,4% de la population globale en 2013 à 20,5% en 2050 avant d’atteindre 28,4% en 2100. Une tendance similaire concernera les personnes âgées de 80 ans et plus qui représentent 0,8% de la population en 2013, mais qui augmenteront à 2,2% en 2050 avant de plus que tripler pour atteindre 7,4% en 2100. Quant à l’âge médian de la population algérienne, il passera de 27 ans en 2013 (contre 17 ans en 1980), pour s’établir à 36,3 ans en 2050 et à 43,2 ans en 2100. L’âge médian signifie que la moitié de la population a dépassé cet âge et que l’autre moitié ne l’a, donc, pas encore atteint. Ce qui veut dire qu’en 2100, la moitié de la population aura dépassé l’âge de 43,2 ans.

L’Afrique “blanche” réduite à une peau de chagrin

Si d’après ce rapport, la population algérienne va vieillir et être davantage confrontée à des défis en matière de santé et d’aide aux personnes âgées, dont le nombre sera de plus en plus important à l’inverse, l’étude prévoit que les pays de l’Afrique subsaharienne aient un taux de fécondité élevé, soit plus de cinq enfants par femme en moyenne. D’ailleurs, l’essentiel de la croissance démographique mondiale se produira en Afrique. La population globale du continent pourrait ainsi plus que doubler d’ici 2050, passant de 1,1 milliard aujourd’hui à 2,4 milliards avant d’atteindre 4,2 milliards en 2100, soit 39% de la population mondiale laquelle devrait atteindre 10,8 milliards en 2100. La lecture des statistiques de l’évolution démographique telles que prévues par les experts de l’ONU laisse ressortir que l’Afrique deviendra vers 2050 de plus en plus un “continent noir” au détriment de l’Afrique du Nord dite “blanche” car seules les populations respectivement de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de la Libye stagneront et reculeront même pour certains entre 2050 et 2100 au niveau africain, tandis que celles des autres pays du continent continueront à augmenter et dont certains connaîtront même une explosion démographique. C’est le cas notamment du Nigeria dont la population passera de 440 millions à 913 millions d’habitants sur la période 2050-2100 (contre 173 millions d’habitants actuellement). Même cas pour le Mali avec une population qui passera de 45 millions à 100 millions d’habitants entre 2050 et 2100 (contre 15 millions en 2013), du Niger de 69 millions à 200 millions (contre 17 millions en 2013) ainsi que de l’Éthiopie de 187 millions à 243 millions (contre 94 millions). Que penser à la fin de ce rapport onusien ? Bien évidemment, ces tendances démographiques publiées par l’ONU (qui ne sont, pour l’heure, que des projections) sont aussi marquées et sous-tendues par des facteurs et des critères liés à la gouvernance politique, économique, sociale et environnementale. L’après-pétrole (envisagé, semble-t-il, dans ce rapport dès 2050) et les flux migratoires sont très certainement intégrés dans ces prévisions, somme toute, peu “optimistes”.

M C L