Le jeune qui ne votera pas, risque de ne plus voter après

Le jeune qui ne votera pas, risque de ne plus voter après

Les panneaux d’affichages métalliques pullulent dans nos rues. Alignés dénudés, ou bien parfois pourvus d’une affichette d’un parti politique dont le nom et les membres aux visages glacés sur le papier d’impression sont méconnus pour la majorité de la population, si ce n’est quelques noms redondants depuis au moins d’une bonne vingtaine d’années. Le paysage de la campagne électorale des législatives algériennes de ce printemps 2017 est malgré la campagne de sensibilisation et d’appel au vote (via le slogan  « Smaa Soutek » qu’on observe partout jusqu’à dans nos autoroutes) inspire très peu d’intérêt aux éventuels électeurs, encore moins aux jeunes.

Les statistiques parlent d’elles-même. Depuis les années 70 la participation de la population jeune est inférieur à 20%, et un jeune qui ne vote pas dès qu’il en acquiert le droit risque fortement de ne jamais voter. Il n’y a pas d’engagement et on observe à la fois une totale méconnaissance du climat politique de la nation mais aussi un désintéressement total, traduit par un déclin du devoir civique. Posez la question dans votre entourage, est-ce que votre fils, fille, neveu, nièce, voisin, voisine ou autre de 18 ans aurait sa carte électorale ?

– » Tu vas voter ?  »

– » Non .  »

Essayons de nous pencher sur ce qui pousse à répondre avec un « Non » aussi catégorique à la question. Tout d’abord le cas des élections actuelles. La principale cause est certainement la désinformation. Nous n’entendons parler d’activités politiques, de partis, de programmes et de réformes que lors de la campagne des législatives. Les têtes de listes, chefs de parti, sont destinés à représenter le peuple au parlement sont inconnus de noms et de visages et n’apparaissent miraculeusement que lorsqu’il s’agit de remplir les urnes. On se surprends à se demander « qui est qui » lorsqu’on passe dans la rue et qu’on daigne s’attarder au niveau des dits panneaux cités plus haut. La plupart se rejoignent pour un même programme, de même promesses. Tous clament haut et fort qu’ils ne désirent que transformer la nation en un havre de paix, parachevé d’une situation socio-économique qui ferait pâlir d’envie l’Allemagne et le Danemark! Il n’y a pas d’opposition ni de compétition politique. Aux Etats-Unis, il y’a le célèbre : Républicain VS Démocrate. En France : La Gauche VS La Droite. En Algérie, on ne saurait réellement situer les courants, les revendications et les motivations.

Ensuite, les candidats ! Ils sont, pour la plupart, des quinquagénaires « vieille école », qui ne laissent pas réellement la chance aux jeunes. Ces derniers ne font pas confiance aux institutions ni aux discours politiques. Les mauvaises relations entre les jeunes, les institutions et la tranche du troisième âge, le manque de confiance et de dialogue entre les deux générations sont à l’origine d’un sentiment d’injustice qui met ce potentiel humain dans un tunnel de désespoir et d’insécurité sociale. Face à une jeunesse devenue une cible facile des marchands de la mort à travers la «harga» et le terrorisme comme solutions à leurs désespoir né notamment des différentes crises qui ont secoué le pays, à commencer par les conséquence de plus de dix années de sang, le chômage, le logement, le système éducatif et encore l’absence ou le manque de lieux de loisirs, là où un jeune pourrait libre cours à son énergie. Il suffit d’observer les membres du parlement actuel. La plupart vivent dans une grande aisance financière, ce qui ne représente absolument pas le peuple, et encore moins la jeunesse algérienne.

En somme, comme l’a dit Russel Brand : « évidement je ne vote pas, je vois en les élections un spectacle inutile ou on vote pour deux partis politiques indiscernables dont aucun ne représente les intérêts du peuple mais des élites d’affaires puissants qui dirigent le monde. »