Hier, en début de matinée,des centaines de travailleurs, particulièrement ceux qui étaient en poste à la cokerie,étaient en débrayage à l’appel du syndicat d’entreprise d’Arcelor Mittal.
La grève décidée parle conseil syndical tenu le 10 janvier dernier est déclenchée pour une durée illimitée, à la suite d’un désaccord avec la direction générale autour de la réhabilitation de la cokerie.
Hier, toutes les installations du complexe qui emploie7.200 travailleurs ont tourné au ralenti, au rythme du service minimum.
Au niveau du siège du syndicat, on est à la recherche de la première information qui tombe.L’accès des journalistes à l’intérieur du complexe a été facilité.«Nous répondons au mot d’ordre lancé par le syndicat.
La réhabilitation du milieu de travail dans lequel nous avions évolué durant plus de 15 années, est plus que vitale pour nous. Je ne peux plus travailler ailleurs et commencer à nouveau un autre métier, moi qui attend ma retraite dans 5 années»,nous a dit un cokier, rencontré sur les lieux.
Cette réaction a été aussitôt soutenue par d’autres.
Le syndicat a durci sa position et maintient le mouvement jusqu’à ce que la direction du complexe revoie sa position quant à la décision prise pour la fermeture de la cokerie.C’est ce qui nous a été confirmé lundi dernier par Smaïn Kouadria,le secrétaire général du syndicat.
«Nous irons jusqu’au bout de nos revendications quitte à fermer nous mêmes le complexe dans le cas où une réponse adéquate ne serait pas prise pour la réhabilitation de la cokerie», a précisé notre interlocuteur en nous informant que la rencontre avec le wali avait pour objectif de différer la grève.
Selon notre interlocuteur, la position du syndicat est inflexible, d’où le lancement dudit mouvement, hier.La direction du complexe qui a pris acte du mouvement de grève,semble «ne pas s’expliquer son opportunité».Selon son PDG, la cokerie n’est nullement au centre des priorités du complexe. Ce que confirme un communiqué diffusé à la presse. «La cokerie d’El-Hadjar a été arrêtée pour des raisons de sécurité et d’environnement…
Les problèmes à résoudre sont nombreux et le groupe Arcelor Mittal est en capacité de sécuriser l’approvisionnement de l’usine encoke.
La cokerie n’est pas au coeur du processus de fabrication de l’acier». «Nous avons des priorités dans notre plan de développement des installations pour les quelles nous inscrivons en matière d’investissement quelque 200 millions de dollars de 2010 à 2014 dont 30millions seront réservés pour l’année2010″, nous a aussi confié le PDG d’Arcelor Mittal que nous avons rencontré lundi.
Dans le communiqué diffusé parla direction générale d’Arcelor Mittal,il est fait mention de la volonté de dialoguer avec les partenaires sociaux, d’où les engagements qui sont pris pour la revalorisation des métiers clés de la production. En d’autres termes, la position de la direction est affichée et la poigne de fer semble en gagée entre les deux parties, à l’heure où tous les ateliers sont paralysés par une grève illimitée.
Hocine Kedadria