Le colonel Mustapha El Habiri: Un chef d’exception

Le colonel Mustapha El Habiri: Un chef d’exception

Le directeur général de la protection civile a bien compris toute la noblesse du métier de pompier qu’il exerce avec une passion sans retenue.

La scène a tout de l’invraisemblance: un homme habillé en civil, casque de pompier sur la tête, avance à pas résolus en direction d’un groupe de jeunes très remontés et décidés à tout saccager.

Les jeunes, ce sont des habitants de la cité La Concorde à Bir Mourad Raïs, qui s’en prenaient au matériel d’une entreprise de construction.

L’homme est le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha El Habiri. Prenant un sérieux risque de blessure, il a parcouru la centaine de mètres d’une véritable scène d’émeute. Il a réussi, malgré tout à nouer le dialogue avec les habitants du quartier.

Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’El Habiri va au feu. Né dans la ferveur du nationalisme, il a été l’un des plus jeunes combattants de l’Armée de Libération nationale. Il a à partir de 1956, année de son engagement dans la lutte armée, traversé, le maquis de la Wilaya 5 historique de bout en bout, mené de très nombreuses batailles et fut blessé au combat en 1961. Ce profil de baroudeur, le directeur général de la Protection civile ne s’en est pas défait. Il lui est resté collé à la peau tout au long de sa carrière dans l’ALN.

Qu’importent les grades et les décorations, ce qui compte pour lui, c’est de tout faire pour sauver des vies. On l’a vu sur tous les champs de bataille pour la vie. Présent aux côtés de ses hommes sur toutes les catastrophes naturelles qu’a vécues le pays, le colonel El Habiri est un véritable exemple à suivre pour ses hommes.

Avant-hier, dès l’annonce de l’éboulement, il n’a pas hésité une seconde à quitter le confort de la maison pour débouler sur le lieu du sinistre et participer directement à l’organisation des secours.

L’homme a été jusqu’au plus près des opérations de sauvetage. Notre journaliste l’a même vu donnant des instructions à l’agent qui tentait de sortir un blessé de dessous les décombres et lorsque ledit agent avait besoin d’aide dans son travail, c’est El Habiri lui-même qui s’est spontanément proposé. Un garçon a été sauvé. C’est la plus noble mission que puisse avoir un être humain. Et notre colonel a bien compris toute la noblesse du métier de pompier qu’il exerce avec une passion sans retenue.

La Protection civile algérienne est certainement l’un des corps de secours les plus chanceux de la planète. On ne voit que très rarement des responsables aussi dévoués à leur mission et aussi proches de leurs hommes.