L’insalubrité prévalant sur les plages de la contrée d’Aïn El Turck, suscite un vif désappointement des vacanciers, qui ne cachent par leur regret d’avoir choisi cette destination pour un bref séjour au bord de grande bleue. Les briefings, qui ont regroupé, la veille de l’ouverture de la saison estivale, pour tenter d’améliorer les conditions de séjour aux millions de vacanciers, qui convergent chaque année, vers cette contrée, ne semblent, nullement, pas avoir atteint leur objectif sur le terrain, pire encore la situation s’est encore embourbée, un peu plus, en terme d’hygiène, sur les plages, notamment, dont la grande majorité a été conquise par des exploitants de solariums clandestins.
Depuis, maintenant, plus de trois années, la collecte des ordures ne se fait plus sur les plages. Les tracteurs chargés de la collecte sur les plages ne peuvent plus y accéder, et même les bacs a ordures ont complètement disparu du paysage, ce qui encourage les estivants a jeter pèle mêle leurs ordures sur le sable, créant des décharges sauvages sur la totalité des plages de la corniche. L’incivisme, qui a harmonisé ses efforts avec le laxisme des uns et des autres, a finalement, accouché du piteux état de ces accès, passages incontournables, pour accéder à la plage, pour les estivants et les camions de la collecte.
Selon le constat établi sur le terrain, certains de ces passages ont été, carrément, obstrués par des riverains, qui se sont adjugé le droit, pour réaliser une extension illicite de leurs habitations, allant même jusqu’à ériger des portes, alors que d’autres ont été, tout simplement, transformés en décharge à ciel ouvert où de gros rats se disputent bravement la pitance aux chats.
Selon le constat établi, sur le terrain, les prestigieuses plages jalonnant la contrée d’Aïn El Turck, qui jadis n’avaient rien à envier à celles des stations balnéaire de renom du vieux continent, tombent, malheureusement, en déchéance dans l’indifférence de tout un chacun. Des centaines de visiteurs ont, en effet, eu la désagréable surprise de découvrir le sordide laisser-aller qui se résume, notamment, aux odeurs de pourriture qui se dégagent des lieux et ferait fuir un putois. Ces plages, tapissées en grande partie d’un éventail d’ordures ménagères, de déblais provenant d’aménagement d’habitations, de carcasses ainsi que des tessons de bouteilles d’alcool ont, malheureusement, perdu de leur aura.
« La prochaine fois nous ramènerons des désodorisants » ont ironisé avec humeur des jeunes venus de la banlieue d’Oran pour un après-midi en bord de mer, dans la localité de Bouisseville. « La poudre de Perlimpinpin, ayant été soigneusement répandue pour mettre plein la vue la délégation ministérielle, lors de l’ouverture de la saison estivale aux Andalouses, n’a finalement surpris que les chiens errants, qui glandouillent allégrement aux côtés du sanglier sur ces plages» ont ajouté les mêmes interlocuteurs, qui semblaient, à priori, être habitués à ce piteux constat.
Des déclarations similaires, encore plus lourdes de sens, ont été formulées par d’autres personnes fuyant, l’espace d’une journée ensoleillée, la pollution et le vacarme prévalant dans la cité éponyme de Sidi El Houari. En effet, la cruelle déchéance de ces plages, notamment celles relevant du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, ne semble plus émouvoir quiconque.
Hormis les volontariats, qui se sont avérés malheureusement, très insuffisants, concoctés par des riverains, aucune opération de nettoyage, qui mérite d’être signalée, n’a été entreprise. Les amas d’une variété de détritus recouvrant de grandes superficies de sable, au même titre que les hideuses masures et autres extensions, illicitement, construites sur le sable également, semblent, désormais, faire partie du décor de cette côte. Les émanations pestilentielles, qui se dégagent des ordures, entassées depuis des mois sur le sable, embaument l’air iodé et incommodent les riverains dont les maisons jouxtent les plages.