Le 22ème congrès du pétrole s’ouvre aujourd’hui à Instanbul: Le gotha de l’or noir au chevet du baril

Le 22ème congrès du pétrole s’ouvre  aujourd’hui à Instanbul: Le gotha de l’or noir au chevet du baril

Ce rendez-vous rassemblera plus de 5000 participants dont les ministres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole au moment où les prix ont à nouveau sombré.

Cette rencontre tombe à pic. Elle rassemblera plus de 5000 participants dont le président de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, d’autres chefs d’État, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, le ministre indien du Pétrole et du Gaz, Dharmendra Pradhan, des dirigeants de «majors» pétrolières et des ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole à un moment où les prix ont à nouveau sombré. Le gotha de l’or noir va incontestablement se retrouve au chevet du baril. C’est certainement avec beaucoup de nostalgie que l’on évoquera la session précédente. C’était en juin 2014 à Moscou. Le baril planait encore au-dessus des 100 dollars.

Juste avant que ne débute sa dégringolade qui a abouti à une «disette» qui a pris de court pas mal de monde. Les pays producteurs de pétrole (Opep et non Opep) qui dépendent de leurs revenus pétroliers la subissent de plein fouet. Le Venezuela est au bord de la guerre civile, l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, gros producteur mondial devant l’Eternel qui avait accusé un déficit budgétaire de près de 100 milliards de dollars en 2015 a pris des mesures très impopulaires pour y faire face.

L’Algérie malgré la persistance d’une conjoncture toujours défavorable réussit dans des circonstances difficiles à réduire le sien. Son déficit commercial s’est chiffré à 3,97 milliards de dollars sur les 5 premiers mois de l’année 2017, contre un déficit de 8,71 milliards de dollars sur la même période de 2016. Soit une baisse de 4,74 milliards de dollars. Tout en optant pour un nouveau modèle de croissance économique qui la rendrait moins dépendante de son pétrole. En attendant, il va falloir tenir le coup. La partie ne sera pas facile. D’autant plus que les prix du brut végètent sous la barre symbolique des 50 dollars. Un niveau qui a servi de base pour confectionner la loi de finances. Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a terminé la semaine sur un recul de 1,29 dollar à 44,23 dollars sur le contrat pour livraison en août sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres baissait quant à lui de 1,28 dollar pour finir à 46,83 dollars. Malgré la baisse des stocks américains. Combinée à la réduction de l’offre de près de 1,8 millions de barils par jour décidée le 10 décembre 2016 par l’Opep et ses «11alliés» dont la Russie, on aurait pu s’attendre à un réveil du baril. Cette initiative, qui puise son existence dans «l’accord d’Alger» scellé le 28 septembre 2016 en marge du 15 ème Forum international de l’Energie a-t-elle atteint ses limites? «On constate une déception vis-à-vis de l’effet limité qu’a eu sur le marché l’accord scellé fin 2016 par l’Opep et d’autres pays producteurs, comme la Russie, pour réduire leur production d’or noir», fait observer Sarah Emerson, présidente du cabinet Energy Security Analysis, basé aux Etats-Unis.

L’Opep a-t-elle grillé toutes ses cartouches? Va-t-elle jeter l’éponge? apparemment non. Une réunion est programmée à la fin du mois de juillet. Elle doit réunir tous les pays producteurs concernés par l’accord conclu à la fin de l’année dernière à Vienne. Cela leur donnera l’occasion de faire taire certaines rumeurs qui ont contribué à enfoncer le baril. «Moscou s’opposera à une prolongation ou à un renforcement des quotas actuellement en vigueur», selon l’agence Bloomberg, qui cite des responsables russes qui se sont confiés sous couvert de l’anonymat.

L’Opep doit-elle, se rendre à cette rencontre en victime expiatoire? «L’Opep va essayer de défendre son accord, les analystes de la demande (de pétrole) vont agiter un drapeau rouge en disant que la demande est un peu faible, et l’AIE restera sur cette idée surprenante selon laquelle il pourrait y avoir une pénurie d’offre dans un avenir proche du fait de la baisse des investissements des compagnies pétrolières», estime la patronne d’Energy Security Analysis, qui table sur une légère remontée des prix dans les prochains mois. «La tendance des prix va probablement rester à la baisse sauf si l’Opep procède à un changement», a pronostiqué James Williams de Wtrg. Le cartel dispose-t-il encore de munitions? A lui de le prouver!