L’autorité sahraouie du pétrole et des mines dénonce la décision du conseil de l’UE

L’autorité sahraouie du pétrole et des mines dénonce la décision du conseil de l’UE

PARIS – Le président de l’autorité sahraouie du pétrole et des mines, Ghali Zubair a qualifié la décision du Conseil de l’Union européenne (UE) visant à inclure le Sahara Occidental dans l’accord commercial UE-Maroc d' »immorale », car s’opposant aux principes de l’UE basés sur la démocratie et le respect des droits des peuples.

Intervenant lors d’une émission sur la chaine France 24, M. Ghali a indiqué que « la décision prise par le conseil de l’UE intervient en réaction aux pratiques odieuses du régime marocain qui recourt au chantage envers l’Europe à chaque fois qu’il subit une pression ». Dans ce cadre, il a exprimé « la disposition du Front à retourner à la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) pour défendre le droit du peuple sahraoui ».

Il avait déclaré auparavant à la presse que la commission de l’UE et le Maroc avaient échoué à renouveler l’accord de pêche qui a expiré le 14 juillet dernier en dépit des réunions et des négociations menées, plusieurs semaines durant, par les deux parties, l’accord n’étant pas adapté à la décision de la CJUE qui stipule clairement que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc.

Le Maroc et l’UE ne sont pas parvenus à un accord en raison de l’inadéquation de l’accord qui a expiré avec la décision de la CJUE qui stipule que le Sahara Occidental n’est pas une partie du Maroc et que les accords que le Maroc signe avec l’UE ne peuvent inclure les eaux du Sahara Occidental. Le responsable sahraoui a révélé que le dossier de négociations entre le Maroc et la commission européenne incluant les ressources du Sahara Occidental a englobé deux volets différents pour lesquels une décision judiciaire précise a été rendue et dont des négociations distinctes sont en cours.

S’agissant du premier volet, il concerne « la convention par laquelle le gouvernement marocain permettait à la flotte européenne d’exercer la pêche dans les eaux territoriales sous le contrôle du Maroc, et qui a officiellement expiré dans la nuit du 14 juillet dernier, après quatre ans de son exploitation ayant permis à environ 120 bateaux de pêches européens, principalement venant d’Espagne, à pratiquer la pêche essentiellement dans les eaux territoriales sahraouies (91 %) ».

Le deuxième volet concerne l’accord commercial et de libre échange qui a fait l’objet d’une condamnation de la CJUE le 21 décembre 2016 et qui interdisait à l’UE d’inclure les produits du Sahara occidental dans tout accord signé avec le Maroc. Lors de leur dernière réunion dimanche à Helsinki, les ministres européens avaient appelé la commission européenne à parvenir au plus vite à un accord commercial de libre échange avec le Maroc.