La fumée dégagée par une cigarette est plus toxique que celle inhalée par un fumeur

La fumée dégagée par une cigarette est plus toxique que celle inhalée par un fumeur

La fumée dégagée par une cigarette (appelée courant secondaire) est plus toxique que celle inhalée (courant primaire) par un fumeur, a indiqué, dimanche à Tizi-Ouzou le pneumo-phtisiologue, Dr. Lila Ihadadjene du Centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou.

Cette spécialiste qui a présenté une communication sur le tabagisme passif à l’occasion de la célébration de la journée mondiale sans tabac, a observé que « la température spontanée de combustion d’une cigarette étant plus basse que celle du courant primaire (fumée inhalée), il ya combustion incomplète générant des concentrations importantes de produits cancérigènes. Cela en fait une fumée plus toxique que celle inhalée et rejetée par le fumeur », a-t-elle dit.

Citant les chiffres du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), Dr Ihadadjene a ajouté qu’ « environ 85% de la fumée d’une pièce, est constitué de la fumée du courant secondaire. Les particules de cette fumée étant plus petites que celles contenues dans la fumée expirée par le fumeur, elles peuvent pénétrer plus profondément dans les poumons ».

Une analyse comparative de ces deux fumées a révélée que le courant secondaire contient notamment 10 fois plus de monoxyde de carbone, 9 fois plus de benzène et 50 fois plus de formaldéhyde que celle inhalée par le fumeur, a-t-elle souligné.

Le tabagisme passif est responsable de l’aggravation des pathologies existantes chez la personne qui le subit et peut en créer de nouvelles. Il risque également de doubler le risque de contracter un cancer des sinus de la face et celui des Accidents vasculaires cérébraux (AVC), d’augmenter de 26% le risque du cancer du poumon et de 25% les accidents coronarien (artères coronaires sui irriguent le cœur).

Chez la femme enceinte, la fumée du tabac multiplie par deux le risque de fausses couches, il double également le risque de mort subite du nourrissant comme elle rend plus sensible aux autres pollutions, a ajouté Dr Ihadadjene.

« Les risques liés au tabagisme passif restent largement sous-estimés. Les non-fumeurs sont seulement 15 % à craindre les maladies liées au tabac. le tabagisme passif comporte des risques réels pour la santé », a-t-elle déplorée.

De son côté le Pr. Rachid Abdelaziz, chef de service pneumo-phtisiologie au CHU de Tizi-Ouzou, a expliqué les bénéfices de l’arrêt du tabac. Selon lui 20 minutes après avoir arrêté de fumer la tension artérielle et le rythme cardiaque se stabilisent, après 8 heures les taux sanguins de nicotine et monoxyde de carbone baissent de moitie, au bout d’un (1) jour toute trace de monoxyde de carbone disparait, après deux (2) jours sans tabac on retrouve le goût et l’odorat et trois jours après l’ex-fumeur respire mieux.

Ces bienfaits se poursuivent puisqu’après 3 mois le sang circule mieux, entre 3 et 9 mois la toux disparaît et la capacité respiratoire est accrue, une nette diminution du risque d’AVC après un an, le risque de crise cardiaque est divisé par 2 après 5 ans d’arrêt du tabac et après 10 ans le risque de cancer du poumon est divisé par deux, a-t-il expliqué à l’assistance composée essentiellement d’élèves.

aps