Après avoir pris part à la 14e marche populaire du vendredi 24 mai, à Béjaïa, le porte-parole de l’Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou, était en tournée, samedi dernier, dans la vallée de la Soummam, où il a animé trois conférences-débats en une journée, dans les communes d’Akfadou, d’Ouzellaguen et de Sidi Aïch.
Invité par des collectifs citoyens locaux, l’ex-premier secrétaire du FFS, qui a eu droit à un accueil triomphal par la population de la région, a longuement débattu avec ses auditeurs des questions ayant trait à la brûlante actualité politique, marquée par un regain de répression policière qui s’est abattue, vendredi dernier, sur les manifestants, notamment dans la capitale.
Évoquant la “guerre des clans”, ayant éclaté au sommet de l’État bien avant le mouvement populaire du 22 février, sur fond de scandales en cascade, le conférencier estime que celle-ci est inintéressante. “Ce qui nous importe le plus, aujourd’hui, c’est comment arriver à mettre en place une période de transition devant permettre d’instaurer une véritable République démocratique, bâtir un État de droit et avoir une justice indépendante qui n’obéira plus aux ordres.
À ce moment-là, la justice pourra traiter tous les dossiers liés aux crimes politiques et économiques commis par le régime en place”, a-t-il souligné. Par la suite, le leader de l’UDS s’est demandé pourquoi le chef d’état-major de l’anp n’a pas agi auparavant. “Pourquoi ce Gaïd Salah n’a pas agi lorsque le sceau de la présidence de la République était indûment utilisé pendant cinq ans par des personnes qui n’avaient aucune fonction officielle ? Tout le monde sait que ces deux parties antagonistes étaient en symbiose (khaoua, khaoua) pendant les quatre mandats d’Abdelaziz Bouteflika !”
Par ailleurs, Karim Tabbou a défié de rendre publique la liste des six millions d’Algériens ayant soi-disant signé les formulaires de parrainage de la candidature du président déchu. “La révélation d’une telle liste provoquera un véritable séisme qui mettra à nu une immense supercherie fomentée par les partisans du statu quo et dans laquelle sont impliqués, outre les partis de l’alliance présidentielle, des hommes d’affaires, des militaires, des commis de l’État (walis, chefs de daïra…), la mafia, y compris des trafiquants de drogue !”, a-t-il dit.
Enfin, le premier responsable de l’UDS accuse les tenants du pouvoir de “vouloir diviser le peuple à tout prix, au moment où ce dernier s’engage à préserver l’unité nationale et à se débarrasser d’un régime en fin de règne”. “La volonté sournoise du pouvoir de diviser le peuple et de casser la révolution pacifique en marche, afin de sauver le système, constitue la plus grande trahison de l’histoire de l’Algérie indépendante !”, a-t-il estimé.
KAMAL OUHNIA
