Kamel Feniche : Une nomination qui suscite un tollé

Kamel Feniche : Une nomination qui suscite un tollé

NADIA BELLIL

La nomination de Kamel Feniche à la tête du Conseil constitutionnel par le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah a provoqué un véritable tollé, hier, sur la Toile. C’est ainsi que des militants du mouvement berbère à Béjaïa l’ont copieusement critiqué, lui reprochant son implication dans la répression du Printemps berbère.

Feniche «était Procureur général à Béjaïa pendant la répression de la fameuse révolte du 19 mai 1981, menée contre le pouvoir par des lycéens et des étudiants dans la ville de Béjaïa». Aïssa Arab a posté un long commentaire sur sa page facebook, expliquant que «le procureur qui nous a jetés en prison le soir du 20 mai 1981 après 24 heures de garde à vue dans les sous-sols du commissariat de Bougie, sans avoir droit à une seule goutte d’eau, et qui a dressé un réquisitoire accablant lors du procès le 28 octobre 1981, à l’issue duquel des peines allant d’une à quatre années ferme ont été prononcées contre de jeunes lycéens et étudiants, est nommé président du Conseil constitutionnel».

Djamel Zenati, de son côté, a critiqué la nomination de Kamel Feniche faisant observer qu’il s’est comporté avec violence et méchanceté avec les détenus le jour du jugement. «Le réquisitoire du Procureur a été d’une violence et d’une méchanceté inouïes», a-t-il indiqué, avant de préciser : « Je me souviens très bien de lui. On a presque tous été condamnés à quatre années de prison.» «Sa nomination comme président du Conseil constitutionnel est une raison supplémentaire pour moi de m’engager avec toutes mes énergies dans ce combat », a fait observer Zenati. Les commentaires de ces deux militants berbéristes avait, en effet, animé le débat avec les internautes sur ce « régime qui cherche à se régénérer en désignation à des postes clés des responsables qui expriment des positions similaires».

Par ailleurs, et hormis les Berbéristes, des formations politiques à l’instar de Talaïe El Hourriyet ont régi à la nomination du successeur de Bélaïz. C’est ainsi que Ali Benflis a indiqué, dans un communiqué rendu public hier, que « face à une crise politique majeure, qui dure et met à rude épreuve l’attente de nos concitoyennes et de nos concitoyens, la démission du président du Conseil constitutionnel a ravivé l’espoir et entretenu l’optimisme quant à l’amorce d’un règlement véritable de cette crise ». Tout indique, selon lui, que la démission du président du Conseil constitutionnel et la nomination de son successeur «n’ont pas été saisies comme une chance d’entamer la mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément à l’article 102 de la Constitution ».

Aux yeux de Benflis, la problématique du départ des figures emblématiques du régime politique « est au cœur de l’impasse actuelle ». « Il faut bien se convaincre qu’il n’y a pas de sortie de cette impasse en dehors du départ de ces figures emblématiques, dont les noms sont associés aux pires échecs, dérives et turpitudes d’un régime politique, dont le peuple algérien veut se débarrasser au plus tôt et qu’il veut effacer définitivement de la mémoire nationale collective », a-t-il fait observer.

Aussi, et tout en expliquant que «mettre entre des mains aussi peu crédibles et aussi peu rassurantes le sort de l’élection du prochain président légitime du pays est pleinement intolérable et inacceptable pour l’ensemble du peuple algérien». Benflis soutient que «les conditions de la démission du président du Conseil constitutionnel et de la nomination de son successeur sont venues boucher une partie de cette perspective».