RIO DE JANEIRO – Le Directeur technique national (DTN) d’athlétisme Ahmed Boubrit a estimé que les objectifs de la fédération algérienne ont été atteints à « 90% » aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016 avec deux médailles d’argent remportées par Taoufik Makhloufi aux 800 et 1500m et une cinquième place de Larbi Bourrada au décathlon.
« En tant que Directeur technique national, je dirai que c’est un bilan positif et que nos objectifs ont été atteints à 90%. Nous avons des athlètes qui ont accédé à un seul tour, ils ne pouvaient aller au-delà, il y a d’autres qui ont atteint juste les demi-finales mais avec de belles performances à l’instar de Lahoulou qui a amélioré son propre record d’Algérie sur 400 m haies, tout comme Yacine Hathat qui a raté d’un cheveu la finale du 800 m. Et il y a bien sûr ceux qui ont joué les premiers rôles comme Makhloufi et Bourrada », a indiqué Boubrit à l’envoyé spécial de l’APS à Rio de Janeiro.
Pour le premier responsable de la Direction technique nationale de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), le bilan de Rio est « meilleur » que celui de Londres 2012.
« Nous avons fait mieux par rapport aux Jeux de Londres. Il y a eu des athlètes qui ont atteint les demi-finales, ce qui n’a pas été le cas à Londres.
Il y a eu également des records personnels, d’Algérie et d’Afrique, qui ont été battus. Nous avons aussi pour la première fois une 5e place au décathlon et un athlète qui a doublé le 800 et le 1500 m, deux épreuves extrêmement difficiles », a souligné Boubrit.
Avec une délégation de 15 athlètes, la plus importante dans l’histoire de la participation algérienne aux Jeux Olympiques, l’athlétisme algérien a connu des fortunes diverses à Rio entre satisfaction, confirmation et déception.
Parmi les grandes satisfactions, il y a la cinquième place de Larbi Bourrada au décathlon avec à la clé un nouveau record d’Afrique (8461 pts), soit la cinquième performance mondiale de l’année.
« C’est une très belle cinquième place de Bourrada. C’est correct malgré son ratage à la perche. Il aurait pu mieux faire, gagner une place au classement général voire même monter sur la troisième marche du podium s’il avait réussi un meilleur chrono au 400 m. Avec un nouveau record d’Afrique et une cinquième place olympique, c’est la cinquième meilleure performance mondiale de l’année, c’est très positif pour l’athlète », s’est réjoui le DTN.
Pour Boubrit, le décathlonien algérien a manqué une chance historique d’être sur le podium olympique à cause des perturbations qu’il a connues lors de sa préparation. « Bourrada a rencontré cette année une perturbation dans sa préparation.
Il s’est arrêté durant les mois de février et mars en raison d’une blessure au dos qui a nécessité une petite intervention chirurgicale. Il n’a pas eu vraiment assez de temps pour réaliser le programme prévu par l’entraîneur. Il n’a pas disputé le moindre décathlon depuis les championnats du monde de Pékin 2015.
Au minimum, il aurait dû faire deux décathlons pour connaître son niveau par rapport à l’année dernière », a-t-il expliqué.
Makhloufi, l’arbre qui cache la forêt
Outre la blessure et le manque de compétition, Larbi Bourrada n’a pas bénéficié de tous les moyens pour une préparation adéquate notamment avec l’annulation de deux longs stages prévus en Espagne et au Portugal.
« Je ne dirai pas que tous les moyens ont été mobilisés à 100% pour Bourrada. Il y a eu des perturbations dans la préparation, donc il n’a pas eu à 100% ce qui a été demandé pour réaliser son programme. Je pense que la responsabilité est partagée. Ce qui est sûr, c’est qu’au niveau de la fédération, tous les moyens dont nous disposons ont été donnés à Bourrada et à tous les autres athlètes qui avaient des chances de jouer les premiers rôles », a-t-il précisé.
Le DTN a regretté, par ailleurs, le retard enregistré dans le traitement du dossier des deux stages de Bourrada en Espagne et au Portugal au niveau du Comité olympique et sportif algérien (COA), lesquels ont été reportés une première fois de trois semaines avant d’être tout simplement annulés.
De son côté, Makhloufi a confirmé son statut international en devenant le premier athlète algérien à avoir remporté deux médailles dans une seule édition des Jeux Olympiques.
« Makhloufi a fait six courses de très haut niveau. Il a doublé le 800 et le 1500 m, deux épreuves très difficiles, c’était un grand challenge, il a eu le mérite de le réussir », s’est félicité Boubrit.
En revanche, les déceptions sont importantes à Rio avec des sorties catastrophiques et des résultats calamiteux de plusieurs athlètes incapables de passer le moindre tour, ont abandonné carrément la compétition avant terme ou ont été disqualifiés sans même le savoir.
En effet, derrière Makhloufi qui a sauvé une nouvelle fois –comme en 2012– la face du sport algérien en général et de l’athlétisme en particulier, personne ne peut dire que l’avenir de la discipline est en rose.
« Qu’est ce qu’il y a derrière Makhloufi ? Rien du tout, rien n’a été fait, c’est malheureux. On n’a rien fait depuis 2012 », a regretté le double médaillé olympique-2016.
