Incompréhension et appréhensions des syndicats autonomes

Incompréhension et appréhensions des syndicats autonomes

A peine nommé Premier ministre que les syndicats autonomes « vilipendent » déjà la personne d’Ahmed Ouyahia et s’interrogent sur « l’encadrement juridique » de sa nomination, fruit, selon eux, « des humeurs ». Ils considèrent la nomination de M. Ouyahia comme un « épisode de plus dans la longue série de nominations et de limogeages auxquels le Président nous a habitués ». C’est l’avis du porte-parole des Conseils des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir, pour lequel le limogeage de Tebboune « répond à des considérations subjectives plutôt qu’objectives ». Il se demande d’ailleurs sur « quelle base ou norme le Président nomme et limoge des responsables ».

Pour M. Achour, faisant allusion au bras de fer entre les milieux d’affaires et l’ex-Premier ministre, dans sa volonté de séparer l’argent de la politique, « le patronat a remporté le jeu face à Tebboune ». Ce qui démontre, selon lui, que « la classe ouvrière et le peuple ne sont pas pris en considération par nos politiques », renchérit-il. « M. Tebboune a présenté une feuille de route signée par le Président lui-même. Pour sa part, Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), estime que M. Tebboune « travaillait selon une feuille de route signée par le Président lui-même et appliquait un programme présidentiel approuvé par le Conseil des ministres et les deux chambres du Parlement ».

« Subitement, il est démis de ses fonctions », enchaîne-t-il. De son côté, le député Messaoud Amraoui, qui est également membre de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) ne cache pas son étonnement du limogeage de M. Tebboune : « Je ne comprends pas pourquoi il a été limogé. Personnellement, je me suis réjoui de l’arrivée de Tebboune à la tête du gouvernement, un homme audacieux et franc ». A la question de savoir à quoi s’attendent nos interlocuteurs sur la nomination de M. Ouyahia, le même M. Achour dit ne pas être en mesure de se prononcer sur le travail d’Ouyahia avant qu’il présente son programme.

« Mais cela m’étonnerait qu’il y ait un changement de ligne politique, car le système a nommé une personne à la tête du gouvernement qui répondra au programme du seul Président». M. Meriane, lui, n’en dit pas moins : « On va continuer avec un gouvernement qui a dilapidé des milliards de dollars sans remettre la machine économique en marche ». « Avec M. Ouyahia, ajoute le porte-parole du Snapest, l’économie et le pouvoir d’achat en pâtiront ». Nos deux interlocuteurs s’attendent « à plus d’austérité avec M. Ouyahia »