Ils ont 65 ans et plus, ces ambassadeurs d’Algérie qui font les “prolongations” et bloquent les jeunes

Ils ont 65 ans et plus, ces ambassadeurs d’Algérie qui font les “prolongations” et bloquent les jeunes

L’affaire du limogeage de l’ambassadeur algérien à Paris, M Amar Bendjama a fait couler beaucoup d’encre. Si les raisons de cette éviction restent mystérieuses et donnent lieu des spéculations dans les médias, pour de nombreux diplomates le malaise est ailleurs.

Il faut souligner que le départ de Bendjamaa n’a fait l’objet, jusqu’à présent, d’aucune communication officielle, pas même par le canal officieux de l’APS, ce qui constitue une autre bizarrerie dans ce limogeage. L’intéressé s’y attendait puisque, selon certaines sources, il aurait fait part à des collaborateurs qu’il était sur le départ.

Mais, souligne-t-on, le « limogeage d’un ambassadeur, qui relève du pouvoir régalien du chef de l’Etat, ne doit pas cacher la forêt » du problème posé par le maintien en poste de nombreux ambassadeurs alors qu’ils ont dépassé l’âge légal de la retraite.

M.Bendjema, comme beaucoup d’autres ambassadeurs aux commandes de nos représentations diplomatiques, a atteint l’âge légal de la retraite.

« Si l’âge légale de la retraite avait été respecté au ministère des Affaires étrangères, on n’aurait jamais eu à limoger un homme en fin de carrière, et qui plus est, a eu la responsabilité du secrétariat général du ministère » relève-t-on.

Ces ambassadeurs qui restent en poste au-delà de l’âge légal et qui dépassent les 60 ans et même les 70 ans parfois, bloquent de facto la promotion de jeunes.

M.Amar Bendjama, en poste à Paris depuis 2013, a bouclé ses 65 ans en janvier dernier. Il a ainsi à son compteur 41 ans de carrière. Il n’est pas le seul. D’autres ambassadeurs algériens ont dépassé l’âge légal de la retraite à l’image de l’ambassadeur d’Algérie à Washington M.Majid Bouguerra, qui lui a bouclé ses 67 ans depuis quelques mois.

L’ambassadeur d’Algérie à Tunisie, M Abdelkader Hadjer, est né en 1937 et approche de ses 80 ans. Par comparaison, l’ambassadeur en poste à Londres depuis 2010, M. Amar Abba, fait « jeune » même s’il a déjà bouclé ses 66 ans. L’ambassadeur en poste à Varsovie depuis mars 2015, M. Salah Lebedioui, il a dépassé les 68 ans.

L’ambassadeur au Canada, Hocine Meghar, a commencé sa carrière diplomatique en 1972. Cela lui fait 45 ans de carrière…

D’autres noms peuvent allonger la liste de ces « jubilados » qui continuent d’occuper les postes, comme Senoussi Brekssi, ambassadeur d’Algérie à Rome, Boudjemaa Dilmi, représentant permanent de l’Algérie à Genève ou Mohamed-Nadir Larbaoui au Caire. Le phénomène ne se limite pas aux ambassadeurs, des consuls généraux et des consuls sont dans la même situation.

La situation n’est pas meilleure au niveau de la maison-mère où de nombreux directeurs généraux ont dépassé depuis longtemps l’âge légal de la retraite.

La liste est loin d’être exhaustive de ces diplomates et cadres qui font les prolongations et freinent le mouvement « naturel » des promotions de jeunes cadres qui « vieillissent » dans l’attente.

Les jeunes diplomates qui piaffent d’impatience auraient reçu des assurances au sujet du prochain mouvement des ambassadeurs. Il y aurait un « rajeunissement » dans le circuit… Wait and see !