Ils ne répondraient pas aux nouvelles exigences du cahier des charges, 9 500 véhicules interdits d’entrée

Ils ne répondraient pas aux nouvelles exigences du cahier des charges, 9 500 véhicules interdits d’entrée

d-9-500-vehicules-interdits-dentree-01b56.jpgLes banques refusent toujours de domicilier l’importation de véhicules.

La grande confusion sur l’importation de véhicules provoquée par la non-publication au Journal officiel de l’arrêté du 23 mars 2015 — qui stipule que toute voiture importée doit avoir au moins dix équipements de sécurité — a eu des répercussions négatives sur l’activité.

Rien qu’au port de Djen Djen (Jijel), le principal port de débarquement de ce type de véhicules, 9 500 sont bloqués, rapporte un responsable d’une société de transport et logistique implantée dans la wilaya.

Plus précisément, il s’agit de quatre bateaux qui sont en rade. Le premier depuis le 17 avril compte 2 361 véhicules, le deuxième depuis le

20 avril 2 768 véhicules, le troisième 4 400 véhicules et le quatrième depuis le 23 avril 2 748 véhicules.

Ils doivent présenter le certificat de conformité pour pouvoir dédouaner la marchandise. Or, “ces véhicules ne sont pas conformes à l’arrêté du

23 mars 2015”, ajoute la même source. Ils ne peuvent donc être introduits en Algérie, si l’on s’en tient à la lettre ferme adressée par le Premier ministre Sellal au ministre des Finances, au gouverneur de la Banque d’Algérie et au ministre de l’Industrie et des Mines.

En clair, les domiciliations bancaires, qui ont entraîné ces importations, ont été effectuées pendant la période de flottement, du 23 au

13 avril, au cours de laquelle le texte n’était pas encore publié au Journal officiel.

Elles résultent en partie de commandes effectuées lors du Salon de l’automobile tenu fin mars 2015. Cette situation n’est pas sans conséquence sur l’économie nationale. “Les surestaries dues à ce séjour en rade des bateaux sont de 20 000 à

30 000 dollars par jour et par navire”, confie la même source.

Ces pertes seront assumées par l’armateur car le mode de transport des véhicules est en CIF, précise-t-il. Mais celui-ci va répercuter ces nouvelles charges par une augmentation du coût du fret sur l’Algérie. Encore une fois, ce seront l’État algérien et les opérateurs qui paieront la note et seront les victimes collatérales de ce grand cafouillage.

Un nouveau certificat

de conformité exigé

Quant aux banques, elles refusent toujours de domicilier ou d’ouvrir des lettres de crédit pour l’importation des véhicules. Du coup, les concessionnaires n’importent plus de véhicules depuis les notes de l’Association des banques et établissements financiers (Abef) datées des 9 et 13 avril et adressées aux banques commerciales, leur exigeant que leurs opérations doivent répondre au cahier des charges du

23 mars.

Comme la situation devient de plus en plus intenable, les pouvoirs publics ont arrêté une nouvelle décision.

Dans une réunion avec les représentants des banques commerciales,  tenue dimanche dernier, l’Abef a informé les banques de la place sur les nouvelles règles qui seront appliquées dans les prochains jours pour débloquer les importations de véhicules, a-t-on appris de source bancaire.

Nature de la décision : un nouveau certificat de conformité est exigé.

L’importation doit répondre aux conditions du cahier des charges prévu dans l’arrêté du 23 mars. Le véhicule doit, entre autres, disposer de dix équipements de sécurité, notamment quatre airbags, l’ABS et l’ESP.

“Ce certificat de conformité est spécifique à chaque facture d’importation préalablement à sa domiciliation. Ledit certificat est établi par le ministère de l’Industrie et des Mines.”

Voilà donc précisées les nouvelles modalités d’importation des véhicules. Mais on aurait pu éviter ces répercussions négatives et ces surcoûts si on avait ordonné ces changements.

Ainsi, l’État et le contribuable vont devoir encore payer pour cette mauvaise gestion du dossier.

K. R