Il y’a un an, Jugurtha Hammama sortait vivant d’un kidnapping : L’auteure condamnée à 10 ans de prison

Il y’a un an, Jugurtha Hammama sortait vivant d’un kidnapping : L’auteure condamnée à 10 ans de prison

La femme qui a enlevé et violemment agressé le petit Jugurtha Hammama, il y a de cela une année, a été condamnée avant-hier à 10 ans de prison ferme par le tribunal criminel de la ville de Tizi Ouzou.

La peine assortie d’une amende d’un million de dinars comme dédommagement à la famille de la victime a été prononcée après une journée de plaidoirie. Le procureur, lui, avait demandé, au début du procès, une peine maximale. Le verdict est tombé après une journée pleine de révélations. En fait, la tension était perceptible dans la salle d’audience car les familles respectives de l’accusée et de la partie plaignante étaient présentes. Les avocats de la défense ont plaidé pour l’innocence de l’auteure, une femme âgée d’une cinquantaine d’années. Cette dernière avait plaidé non coupable alors que les avocats de la famille plaignante ont fait l’inverse tentant, tout le long de leur plaidoirie d’enfoncer la femme.

Enlevé le jour de sa fête de circoncision

Ce jeudi 8 septembre de l’année dernière, Jugurtha était à l’école, mais c’était la fête chez lui. La famille était en pleins préparatifs pour sa fête de circoncision, dans la soirée. Mais, ces heureux parents étaient, ce jour-là, loin de deviner qu’ils allaient vivre le cauchemar de leur vie au lieu de vivre la fête de leur enfant qui n’était pas encore arrivé de l’école du village Taboukert, 15 km du chef-lieu de Tizi Ouzou.

Ce jour-là, Jugurtha ne rentrera pas. L’attente était insupportable d’où l’alerte donnée par les parents dans le village à la police et à la gendarmerie. La disparition a donc fini par alerter tous les villageois de Taboukert qui iront à sa recherche. Un citoyen le retrouvera grâce à ses gémissements au fond d’un ravin. Avisés, les services de sécurité le sortiront du fond d’un ravin dans un état comateux. Transféré par la Protection civile au CHU Nédir, le petit Jugurtha sera gardé en réanimation plus d’une semaine. Il se réveillera après une course contre la mort. Une enquête a été lancée aboutissant à l’accusation d’une femme voisine. Elle est de la même famille que Jugurtha.

Les témoins du forfait

En effet, dans la salle d’audience, la femme a rappelé son innocence. Toutefois, dans la salle des audiences, l’épicier du village affirmait l’avoir vu prendre l’enfant par la main le jour-même. Pour lui, le geste était anodin et n’avait rien d’anormal. C’était presque une parente. L’enfant avait lui aussi raconté son aventure avant de sombrer dans le coma. Lors des audiences, l’enfant disait «la méchante» pour parler de l’auteure. En fait, les arguments de la défense et de la partie plaignante défilaient alors que l’accusée ne cessait de clamer son innocence. Les blessures causées à l’enfant étaient très graves faisant ressortir la volonté préméditée de provoquer la mort. L’auteur a fait usage d’une planche.

Le verdict du juge

C’est tard dans l’après-midi de dimanche que le verdict est tombé confirmant la thèse de l’accusation de la femme. Elle écopera ainsi d’une peine de dix années de prison ferme. Toutefois, le juge a condamné l’accusée à un dédommagement estimé à un million de dinars alors que les avocats de la famille de Jugurtha avaient demandé un milliard de centimes.

A la sortie du tribunal, les parents de la victime paraissaient heureux de voir enfin la justice condamner l’auteure de l’agression sur leur enfant. L’accusée, elle, entourée de policiers, clamait toujours et encore son innocence. Enfin, notons que le verdict tombait alors que la wilaya de Tizi-Ouzou vit un autre kidnapping d’enfants. Ce dimanche après-midi justement, la localité de Béni Zmenzer vivait la fête après la libération d’un enfant enlevé pour une rançon. La Gendarmerie nationale a arrêté trois personnes suspectées d’être les ravisseurs. L’enquête se poursuit encore…