Hommage à Cherifa, la doyenne de la chanson kabyle

Hommage à Cherifa, la doyenne de la chanson kabyle

8100794c08a3c9b9f8f4340633d9ec24_L.jpgALGER – Une soirée artistique a été animée dimanche à Alger en hommage à titre posthume à l’artiste Cherifa, icône et doyenne de la chanson kabyle disparue en 2014.

Le concert, organisé à la salle EL Mouggar par l’Office national de la culture et de l’information (Onci) dans le cadre des soirées du mois du Ramadhan en hommage à des artistes algériens, a été une occasion pour les chanteuses Hassiba Amrouche et Nouria de rendre hommage à une grande figure de la chanson kabyle en revisitant son répertoire musical. .

Devant un public nombreux venu redécouvrir les chansons cultes de l’artiste qu’on appelle respectueusement « Nna Cherifa », l’interprète de variétés  Hassaiba Amrouche, a gratifié le public d’une variété de chansons en hommage à Cherifa.

Elle a interprété « Ay-a lxir inu » (A mon grand bonheur) d’Idir et « Ay azerzour » de Cherifa, des chansons qui ont recueilli les faveurs du public.

Vêtue d’une robe traditionnelle kabyle, la jeune chanteuse Nouria a, pour sa part, interprété plusieurs chansons cultes de la diva Cherifa, dont « Abqa aala khir a y’Akvou »(Adieu Akbou) et « aman u karmus ».

Elle a également entonné un « achwiq», chant poétique traditionnel kabyle réservé aux femmes, en hommage à Cherifa qui a légué un répertoire musical considéré comme source d’inspiration pour beaucoup d’artistes.

Native d’Ilmayen (Bordj Bou Arreridj), où elle a vu le jour en 1926, Cherifa, de son vrai nom Ouardia Bouchemlal, s’est intéressée depuis sa prime enfance au chant et la poésie.

A l’âge de dix-huit ans, elle quitte son village natal pour Akbou (Béjaïa) avant de s’installer plus tard à Alger où elle s’illustrée à la Radio algérienne.

Sur les ondes de la chaîne II d’expression amazighe, la jeune Cherifa s’est affirmée par une parfaite interprétation du chant kabyle, notamment dans sa variante traditionnelle dit « Achewiq ».

L’artiste qu’on surnomme le « porte-voix des femmes », a composé un répertoire de près de mille chansons dont une grande partie est enregistrée à la radio, le reste étant inédit.

La défunte, qui a consacré toute sa vie à la chanson, avait contribué grandement à la conservation et la transmission du patrimoine ancestral kabyle à travers l’Achewiq.

Au cours de sa longue carrière artistique, elle a légué un riche répertoire musical et des chansons à succès comme « Ay Azerzour »et « Bqa Aali Khir Ay Akbou », reprises par de grands artistes d’expression kabyle. Cherifa s’est éteinte en mars 2014 à l’âge de 88 ans.