ALGER-Hamidou, célèbre chanteur aux registres musicaux multiples, a ravi mercredi soir le public algérois, avec un répertoire aux contenus variés, dans des atmosphères de convivialité et une ambiance festive.
Le nombreux public de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, accueillant chaleureusement son idole, a pu apprécier, près de deux heures de temps, un florilège de chansons, dans les genres, hawzie, chaâbi, kabyle et moderne, brillamment rendu par l’artiste à la voix étoffée, au timbre particulier à la tessiture large.
Soutenu par un orchestre de huit musiciens dirigés d’une main de maître par le jeune Ahmed Kareb, au piano et à la boîte à rythme, l’interprète de « Thamaghra En’ Khelloudja », dans son élan habituel de générosité, a donné du plaisir à un public de différentes tranches d’âges, qui a vite cédé au déhanchement.
L’artiste, plus connu de prime abord comme chanteur hawzie, a servi tous les goûts, étalant une trentaine de pièces, entre reprises et chansons du patrimoine, » choisies au feeling du moment », a-t-il expliqué.
Présentées en plusieurs parties dans des variations modales et rythmiques, les pièces entonnées ont hautement été appréciées par l’assistance qui, à l’issue de chaque partie, manifestait sa reconnaissance à l’artiste par des applaudissements répétés et des youyous nourris.
Parmi les chansons au programme, celles interprétées dans le mode « Sika », où l’artiste a enchaîné les pièces, Istikhbar (en Espagnol), « Men hobbiha had el ghazala », « Men sabni gomri wentir », « Lamouni li gharou menni », « Laâziza », « Djazaïria » (du grand Mohamed Lamari), « Mahalli ezzine » et « Farha ou zahwa ».
Du hawzi, à la variété algérienne, passant par le chaâbi, l’infatigable Hamidou, tout en sueur dans son costume de scène, dont il s’était déjà débarrassé de la veste, a ensuite enchaîné dans le genre kabyle, « Ch’figh », « Essendou » et « Azwaw » du célèbre Idir et « Am laâyoun nettir » (folklore).
Les musiciens, parmi lesquels, Amine Bouadda, (par ailleurs comédien) au tar, assurant également les rôles de choristes dans la reprise des refrains, se sont distingués par leur professionnalisme et la qualité technique de leur jeu à mettre en valeur les sonorités classiques ou traditionnelles de leurs instruments, à l’instar du banjo, du violon alto, du nay et de la guitare.
Dans le plaisir et la convivialité, le public, occupant toutes les allées réservées aux déplacements, s’est joyeusement livré à des tours de danse dans différentes cadences, savourant tous les moments du spectacle dans la délectation.
« Une ambiance de grands soirs, un grand merci à l’artiste ! », a déclaré une dame, avant que son mari n’ajoute, « Hamidou est un faiseur de joie, c’est une célébrité de la chanson algérienne ».
Artiste polyvalent et multi-instrumentiste, Hamidou, Ahmed Takjout de son vrai nom, a fait ses débuts au sein de l’association « El Fekhardjia » de musique andalouse, avant de rejoindre celle d’ »El fen wel adeb ».
Plusieurs expériences dans d’autres registres de la chanson ont marqué le riche parcours de l’artiste, à l’instar de « Djewla fel’lil »(rap) et « Serouel el’loubiya » (musique pop) à ses débuts, puis avec « Yakalélo » tube international des années 1990, chanté avec la groupe « Nomads ».
Depuis les années 1980 où il venait d’entamer sa carrière solo, Hamidou compte à son actif une vingtaine d’albums, dont « Algérias » sorti en 2013, et plusieurs tournées nationales et internationales où il a eu à représenter l’Algérie dans plusieurs manifestations.
Evoquant l’éventualité d’un prochain opus, l’artiste a confié que celui-ci « ne sortira pas avant 2019 ».
Organisé par l’Opéra d’Alger, sous l’égide du ministère de la Culture, le concert de Hamidou a été programmé pour une représentation unique.