Guerre au Nord-Mali, L’Algérie a fourni du kérosène aux hélicoptères français

Guerre au Nord-Mali, L’Algérie a fourni du kérosène aux hélicoptères français

L’Algérie a fourni une aide logistique aux troupes françaises en guerre contre les terroristes au Nord-Mali. La presse française reconnaît que sans l’aide de l’Algérie, les opérations dans l’Adrar des Ifoghas se seraient sérieusement compromises.

En Algérie, l’information n’a pas été confirmée, ni infirmée. « Les ca-mions-citernes du service des essences de l’Armée, intégrés dans la brigade logistique, se sont rendus à cinq reprises à la frontière algérienne, par la piste partant de Tessalit, pour s’approvisionner en centaines de mètres cubes de carburant qui seront livrés par l’Algérie « , a affirmé hier, l’hebdomadaire français le Point sur son site internet, citant le chef de corps du  » 511 « , le colonel Jean-Louis Vélut.

Selon cette même source, «l’Algérie, a livré depuis le début des opérations, 350 mètres cubes d’hydrocarbures. C’était du kérosène de la meilleure qualité « , a précisé l’officier, qui a fournit des explications au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite sur place, il y a quelques jours.

« Concrètement, les citer-nes vides françaises se sont rendues à un point de la frontière algéro-malienne, tenu secret, où les attendaient des gendarmes algériens accompagnant des camions-citernes civils algériens », explique cette même source.  » Sans ce précieux apport algérien, que les Français n’avaient jusqu’alors pas rendu public, les opérations dans les Ifoghas n’auraient sans doute pas pu être conduites de la même façon. Ni aussi vite « , ajoute le journal. Ainsi, l’Algérie est en train de contribuer, bien qu’indirectement, dans la guerre contre le terrorisme au Nord-Mali, elle qui s’est toujours montrée réticente sur le recours à une intervention armée dans la région. En fait, la diplomatie algérienne a toujours préconisé une solution concertée avant le recours à la force.

Il n’empêche qu’une fois la décision d’intervenir a été prise, l’Algérie a autorisé les avions français à survoler son espace aérien. Une information qui n’a jamais été divulguée, avant d’être rendue publique, par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. L’information, plutôt embarrassante, a été confirmée quelques jours après par Alger. Tout compte fait, l’Algérie ne pourrait plus rester en marge de la guerre contre le terrorisme au Sahel. Son refus de la présence des forces étrangères dans la région, semble se heurter à des développements de situation, ou l’on est obligé de s’impliquer d’une manière ou d’une autre. Cela d’autant que l’Algérie est le pays le plus exposé dans la région. L’étendue de ses frontières, l’instabilité que connaissent les pays voisins et le fait qu’elle soit une cible privilégiée des groupes terroristes, fait d’elle un acteur incontournable dans l’équation de lutte contre les terroristes d’AQMI.

L’attaque suivie d’une prise d’otages spectaculaire au site gazier de Tiguentourine, à In Amenas le 16 janvier dernier, était considérée comme conséquence directe de la guerre au Mali. Le groupe terroriste ayant pris pour cible l’installation pétrolière, était venu du Mali et s’est introduit en Algérie à partir de la Libye, un pays ou l’insécurité règne en maître depuis la chute du dictateur Maamar El Kedhafi. Les terroristes avaient entre autres, reproché à l’Algérie, d’avoir autorisé les forces françaises de transiter par son territoire.

L’Algérie qui a renforcé la sécurité sur ses frontières depuis le début de l’opération militaire contre les groupes armés au Nord-Mali est considérée comme première puissance militaire de la région, pourra-t-elle se prémunir contre un éventuel acharnement d’El Qaida ?

Par Aomar Ferkrache