Un coup de feu dans les toilettes de l’Elysée, Hollande à Rio et deux de ses gardes ont oublié leurs armes à Paris, un inconnu dans la chambre du président à Cuba…un livre aux anecdotes croustillantes, qui raconte la face cachée du Palais présidentiel.
«L’Élysée off», c’est le titre d’un livre qui fait fureur actuellement dans les milieux littéraires français. Une mine d’informations sur les intrigues du palais de l’Elysée. Rédigé par les deux journalistes, Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri, l’ouvrage raconte surtout dans le menu détail les défaillances dans la sécurité du président François Hollande. Un coup de feu dans le palais, une armes oubliée dans les toilettes, un inconnu dans la chambre du président…autant d’anecdotes croustillantes qui rendent saisissant ce livre paru il y a quelques jours aux éditions Fayard.
Policiers contre gendarmes, machisme, jalousie, recrutements curieux indiquant que le palais de l’Elysée est loin d’être une forteresse apaisée. Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri ainsi qu’un membre du Gspr (Groupe de sécurité de la présidence de la République), a un jour laissé son arme dans les toilettes du Sénat…Plus grave encore, les deux journalistes racontent que durant le voyage du président Hollande au Brésil en 2012, sa garde rapprochée a fait preuve d’un déconcertant amateurisme.
Deux des gardes, raconte le livre, étaient avec le président pour assurer sa sécurité mais…sans armes.
La raison? Ils ont oublié leur mallette à Paris. Rien que ça. En livrant cette information, le journal satirique Le Canard enchaîné, s’est amusé en écrivant que la protection du chef de l’Etat s’est faite «à mains nues». Inconcevable défaillance pour des services de sécurité réputés pour être des plus performants au monde. Ce sont ces mêmes services qui auraient proposé leur savoir- faire aux forces spéciales algériennes lors de la prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine, en janvier 2013.
«L’Élysée off», raconte également avec quelle facilité François Hollande est «accessible» aux Cubains! Alors que le chef d’Etat était l’année passée (mai 2015) en déplacement à Cuba, un inconnu s’est tranquillement introduit… tenez-vous bien… dans la chambre du président. Comment peut-on qualifier cet incident? D’incroyable, non! C’est trop faible. L’individu âgé d’une soixantaine d’années de nationalité française, a été vite interpellé, avant l’arrivée du président (sic). Des langues se délient et des spécialistes de la garde rapprochée de Hollande avouent que pareilles défaillances n’ont jamais eu lieu ni sous Mitterrand ni sous Chirac ou Sarkozy ni même aux Premiers ministres. Encore, une information dans les pages de ce livre pour souligner le degré de permissivité de la sécurité présidentielle en France. Alors que Hollande n’était pas présent au Palais présidentiel, un coup de feu a été entendu à l’Elysée. C’était un des policiers chargés de la protection du président qui se trouvait dans des toilettes situées au rez-de-chaussée de l’Elysée. Il a fait tomber son revolver et au lieu de le laisser tomber par terre il a voulu le rattraper et a donc tiré par mégarde. Il y a véritablement des failles dans le dispositif de sécurité.
Le livre raconte également les comportements de l’ex-première Dame de France Valérie Trierweiler qui a réussi à se faire aimer par le personnel de l’Elysée, mais c’est avec les enfants de Hollande que la tension était permanente. «Après avoir appris que François Hollande et Valérie Trierweiler avaient embauché un coiffeur rétribué 8000 euros par mois, payés par l’Elysée, que des cas de harcèlement moral avaient lieu au sein du personnel, on apprend désormais que le service de sécurité présidentiel rencontre plusieurs difficultés», racontent les deux journalistes.
Le clou des informations du livre de Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri c’est ce comportement du ministre des Finances Michel Sapin.
«L’Elysée Off» rapporte que M. Sapin en voyant une journaliste penchée pour ramasser un stylo, n’a pu retenir sa main en murmurant: «Ah, mais qu’est-ce que vous me montrez là?». Il a alors «fait claquer l’élastique de la culotte» de cette journaliste. L’affaire a pris depuis la parution du livre des allures d’un véritable scandale et le ministre a été obligé de s’expliquer.
«Lors d’un déplacement en janvier 2015 à Davos, au milieu d’une vingtaine de personnes, j’ai fait à une journaliste une remarque sur sa tenue vestimentaire en posant ma main sur son dos. Il n’y avait dans mon attitude aucune volonté agressive ou sexiste, mais le seul fait d’avoir choqué la personne en question démontre que ces paroles et ce geste étaient inappropriés, et j’en ai été et en suis encore désolé», affirme le ministre. «Dans les minutes qui ont suivi, la journaliste a demandé à me voir en tête-à-tête pour me faire part de son indignation. Je lui ai évidemment présenté mes très sincères excuses», ajoute-t-il.
«L’Élysée off», nous gratifie d’une visite inédite dans les arcanes de cette forteresse, là où les réseaux parallèles s’activent, les carrières se font, se défont et les intrigues du pouvoir se nouent.