Energie: l’Algérie vise à « maintenir la place » sur le marché international

Energie: l’Algérie vise à « maintenir la place » sur le marché international

L’Algérie a intensifié son effort  d’exploration pour répondre aux besoins énergétiques du marché intérieur  et, également, pour « consolider » sa position d’acteur « fiable » sur le  marché international, a affirmé mardi à Bruxelles le ministre de l’Energie,  Noureddine Boutarfa. 

« Nous intensifions les efforts d’exploration pour augmenter nos réserves  afin non seulement de répondre aux besoins croissants de notre marché  intérieur mais aussi de consolider notre position comme un acteur actif et  fiable dans les marchés régionaux et internationaux », a déclaré le ministre  à l’ouverture des travaux de la deuxième réunion annuelle de dialogue  politique de haut niveau sur l’énergie entre l’Algérie et l’UE.

M. Boutarfa, qui a co-présidé avec le Commissaire européen en charge de  l’action pour le climat et de l’énergie, Miguel Arias Canete, cette réunion  de dialogue politique de haut niveau, la deuxième après celle tenue en  2015, a assuré que  « l’Algérie continue à investir pour satisfaire ses  partenaires » et « continuera à promouvoir la coopération et être à l’écoute  de ses partenaires ».

Plus grand producteur de gaz naturel en Afrique et 3ème fournisseur de gaz  naturel de l’Europe après la Russie et la Norvège, l’Algérie vise à  « maintenir la place » qu’elle détient dans le marché européen du gaz  naturel, a-t-il ajouté, relevant que l’Europe est « le marché le plus  important pour le gaz algérien ».

Le secteur algérien de l’énergie a engagé un plan de développement des  ressources hydrocarbures, qui a permis pour la première fois depuis près  d’une décennie d’accroître la production en 2016, avec une forte  augmentation des exportations, notamment de gaz naturel, a rappelé le  ministre.

« Cette croissance de la production notamment gazière va se poursuivre de  manière soutenue sur le moyen terme et au-delà, avec une hausse du  potentiel d’exportation de gaz naturel », a-t-il promis, faisant remarquer  que cette hausse de la production vient « conforter la sécurité  d’approvisionnement de l’UE en gaz naturel ».

Ila exprimé, à ce titre, son souhait de voir le marché renouer avec  la  croissance, pour « permettre d’assurer la demande et une valorisation  adéquate du potentiel d’exportation de gaz algérien ».

Réserves algériennes en hydrocarbures: un potentiel sous  exploré

Selon le ministre, le potentiel de l’Algérie en termes de réserves d’hydrocarbures est « important », mais reste « relativement sous exploré ».

Il a précisé, à ce titre, que le pays est constitué de 1,5 million de km2 de bassins sédimentaires dont les deux tiers n’ont encore été soumis à  aucune des campagnes d’exploration, notamment dans le Sud-Ouest et le Nord  de l’Algérie et dans la zone off-shore d’une superficie de 100.000 km2  aujourd’hui totalement inexplorée.

« L’intensification des efforts d’exploration est au cœur de notre stratégie et les opportunités d’investissement sont ouvertes pour nos  partenaires », a-t-il indiqué, assurant que l’Algérie dispose  « d’infrastructures de bonne qualité, des conditions d’exploitation  avantageuses et des ressources humaines qualifiées ».

Le ministre de l’Energie a exprimé, en outre, le souhait de l’Algérie  d’étendre son partenariat avec l’Europe pour créer « une zone de prospérité partagée ».

« Notre partenariat avec l’Europe, nous l’envisageons dans un espace qui s’étend encore plus loin que l’espace méditerranéen. Nous souhaitons  l’étendre encore plus vers la rive Sud et vers l’Afrique. Cette ambition  peut se concrétiser si nous saurons créer une zone de prospérité partagée »,  a-t-il souligné.

Il a considéré, à ce titre, les énergies renouvelables comme « une  opportunité » donnée à la méditerranée et à l’Afrique pour réduire la  précarité, le chômage, les injustices sociales, économiques et  technologiques entre pays.

L’Algérie, a-t-il poursuivi, a même l’ambition de devenir un acteur majeur en matière de solaire photovoltaïque, appelant dans ce sens les  investisseurs, industriels et énergéticiens à répondre à l’appel à  investisseurs pour la réalisation d’un méga projet de 4.050 MW en solaire  photovoltaïque.

« Le projet est conditionné par la remise d’une offre de partenariat pour  la réalisation d’un Projet Industriel », a-t-il précisé.

La coopération en matière de financement est également « primordiale », a  jugé M. Boutarfa, plaidant pour la nécessité de « trouver des mécanismes qui  permettraient aux Etats, aux banques, aux institutions financières et aux  entreprises d’agir pour que le poids des financements et des risques soit supportable et partagé ».

La crise qui a ébranlé l’économie mondiale a également affecté la  situation macroéconomique de l’Algérie, en particulier suite à la chute  drastique des prix des hydrocarbures, a rappelé le ministre, soulignant,  toutefois, que le gouvernement algérien, sous l’impulsion du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait entamé, il y a quelques années,  des réformes structurelles visant à diversifier l’économie, à sortir de la  dépendance vis-à-vis des revenus des hydrocarbures et à intensifier les  efforts pour plus d’intégration nationale et d’industrialisation.